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ces mutualistes qui ne veulent pas vivre dans les Deux-Sèvres

Deux matins par semaine, parfois trois, Arthur pratique le même rituel. Peu après 7 heures du matin, il a récupéré plusieurs covoitureurs à l’arrêt de bus des Bourdonnières, au sud de Nantes. Comme lui, ses passagers travaillent à Niort sans y résider. Certains feront le voyage retour en sa compagnie, le soir même ou le lendemain.

Prestataire de services dans le secteur informatique, Arthur a travaillé pendant neuf ans pour des compagnies d’assurance à Niort, mais n’a jamais envisagé de vivre dans les Deux-Sèvres. « Il aurait fallu recréer un environnement professionnel pour mon épouse, et convivial pour mes deux enfants. Comme tout le monde est bien installé et profite de Nantes, il vaut mieux ne déplacer qu’une seule personne. »explique l’homme de 54 ans, qui effectuait quatre allers-retours par semaine avant la généralisation du télétravail. “Aujourd’hui, c’est plus de deux ou trois fois”, glisse Arthur.

Le Covid a complètement libéré la parole sur ce sujet

Evelyne Llauro-Barrès, Directeur RH de la MAIF.

Et il est loin d’être le seul, comme en témoigne le taux d’occupation de sa voiture. “Certains passagers sont très réguliers”, glisse Arthur. La tendance a été observée dans les mutuelles, comme le confirme la directrice des ressources humaines de la MAIF, Évelyne Llauro-Barrès. « Travailler à Niort et vivre dans un autre département n’est plus tabou. L“Le Covid a complètement libéré la parole sur ce sujet”elle dit.

Initialement signé en 2017, l’accord MAIF plafonnait à 1 700 (sur 8 000 salariés au total partout en ) télétravailleurs. « Aujourd’hui, nous en sommes environ 6 000, dont 78 % le font entre 8 et 12 jours par mois », commente Évelyne Llauro-Barrès. Et s’il ne peut pas dire – pour des raisons de confidentialité – où résident ses collaborateurs, la DRH a constaté que “La question du travail à distance, depuis une autre métropole, est l’une des premières posées par les candidats en entretien d’embauche.”

Évelyne Llauro-Barrès souligne particulièrement « une contrainte de duplication » parmi leurs motivations. “ Niort dispose de réels atouts en termes de qualité de vie, mais son le domaine d’activité est très centré autour de l’assurance. Il peut être difficile pour le conjoint de trouver satisfaction dans un autre cœur de métier », elle explique. D’où la volonté de concilier vie professionnelle à Niort, et vie personnelle ailleurs.

Le bon compromis pour les jeunes professionnels

Salarié d’une société de conseil client de la Macif depuis 18 mois, Quentin, 24 ans, a choisi de vivre à La Rochelle. Après cinq années d’études dans la capitale des Deux-Sèvres, il a sauté sur l’opportunité de télétravailler trois jours par semaine. « J’aime sortir, rencontrer du monde et Niort n’est pas la ville qui propose le plus de choses dans ma catégorie d’âge. Par contre, à La Rochelle, c’est une autre façon de vivre »sourit le Royannais original.

Un an et demi plus tard, même si le coût du logement est bien plus élevé en Charente-Maritime, Quentin ne regrette pas son choix. “Je ne le changerais pas pour mon équilibre de vie personnel”, glisse-t-il. Exactement comme Elsa, salariée MAIF, qui télétravaille deux jours par semaine depuis son appartement bordelais, où elle a étudié. “J’ai vécu à Niort jusqu’à mes 18 ans, j’avais besoin de voir autre chose”elle explique.

Sans possibilité de télétravail, la jeune femme de 23 ans « j’y aurais réfléchi à deux fois » avant de signer son CDD, même si elle avoue ” amour “ son travail à la MAIF. « Être à l’aise dans son travail passe aussi par le développement personnel. Et la possibilité de maintenir notre cadre de vie dans une ville qui nous plaît est une priorité », Elsa se justifie. Ne vous inquiétez pas, les compagnies d’assurance le comprennent.

Un argument de recrutement pour la MAIF

Pour Évelyne Llauro-Barrès, directrice RH à la MAIF depuis six ans, l’accord de télétravail actualisé en 2020 est devenu un argument de recrutement. « Dans certains secteurs comme le développement informatique, les candidats sont très friands de travailler à distance. Notre accord nous a permis d’accéder à ces profils plus facilement qu’auparavant. »

Si, de son propre constat, le télétravail dans des métropoles comme Nantes, Bordeaux, Tours ou Angers est toujours “marginal”Évelyne Llauro-Barrès prédit que le phénomène « intensifier pour toutes les communes situées à 2 heures de Niort ». Au-delà, la distance peut devenir difficile à maintenir au quotidien. « Il faut quand même être présent à 9 heures les jours de présentiel, au moins deux fois par semaine »rappelle le service RH.

 
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