Le délégué syndical national FO Eric Poyet exprime sa « grande frustration » pour les 82 salariés concernés. “C’est comme si tu étais à la gare, le train part et tu restes sur le quai.”
Quatre mois pour confirmer, ou pas
L’inspection du travail s’est en effet opposée au transfert de ces salariés dits « protégés » vers la nouvelle entité, selon plusieurs sources syndicales. La raison ? Elle n’avait pas en sa possession l’agrément bancaire obtenu le 24 novembre par MMG auprès de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme des banques et des assurances.
HSBC a fait appel de cette décision le 12 décembre auprès du ministère du Travail, toujours selon des sources syndicales, qui dispose de quatre mois pour confirmer ou infirmer la décision de l’inspection.
Avant cette décision ou de nouvelles élections syndicales, le nouveau CCF ne comptera donc aucun salarié élu. “Il n’y aura personne, c’est un gros souci pour les salariés”, souligne M. Poyet.
Une solution pour 20 salariés
En attendant, HSBC a proposé mercredi lors d’un comité social et économique (CSE) exceptionnel de mettre certains de ces salariés protégés à la disposition du nouveau CCF.
Mais cette disposition ne concerne que 20 des 82 concernés, jugés « essentiels » par l’entreprise, explique Marie-Noëlle Darretche, déléguée syndicale nationale adjointe au sein de la CFDT, une situation « inconfortable » selon elle.
Par exemple, ces salariés détachés conserveront leur mandat syndical au sein de HSBC mais ne pourront plus avoir accès à leurs outils de travail, leur boîte email ou la base de données des salariés par exemple, au motif que HSBC et CCF seront en situation de concurrence. demain. Ils ne pourront pas non plus se présenter aux prochaines élections syndicales du CCF tant qu’ils n’auront pas été transférés, sauf que celles-ci auront lieu en avril.
« Maltraitance généralisée »
Parmi les élus syndicaux de HSBC en France, ceux de la CFDT sont de loin les plus offensifs envers leur direction. Dans un tract publié le 22 décembre, ils dénoncent des « mauvais traitements généralisés » envers les salariés et les représentants du personnel. Le secrétaire général de la CFDT Banque et Assurance, Thierry Tisserand, exprime une « grande inquiétude » parmi les salariés, « sans perspective d’avenir ».
Tant que la vente n’est pas finalisée, le repreneur reste plutôt discret sur sa stratégie commerciale, l’avenir du réseau et les moyens pour réaliser la « banque patrimoniale française à taille humaine » espérée. « Nous avons une vision de la stratégie globale […] mais nous sommes quand même frustrés de n’avoir aucune idée de la stratégie opérationnelle», déplore Bruno Ronsin, élu CFTC.
La situation particulière des délégués syndicaux n’est pas le seul hic de la mutation en cours. HSBC a par exemple présenté ses excuses en décembre à ses clients britanniques ayant effectué des paiements en France pour leur avoir fourni des informations erronées.
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