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à Châteauvilain, « on croit vivre un film d’horreur »

L’horreur se confirme et monte chaque jour d’un cran à Châteauvilain (Isère) où les corps calcinés d’un couple du village ont été retrouvés il y a une semaine, dans les décombres de leur maison volontairement incendiée. Les autopsies ont rapidement révélé une mort violente par balle. Le plus jeune fils du couple, Valentin, introuvable depuis l’incendie, a été localisé et interpellé samedi par les gendarmes de Montpellier (Hérault) alors qu’il descendait d’un bus.

Dès le début de sa garde à vue, dans les locaux de la section de recherche de la gendarmerie de Grenoble, l’adolescent de 15 ans a avoué aux enquêteurs avoir tué ses parents. Une information confirmée par Éric Vaillant, procureur de la République de Grenoble. Concernant le motif de ce geste fou, Valentin a expliqué avoir voulu reconstruire sa vie, tout détruire et recommencer, selon le Dauphiné libéré. L’arme utilisée serait le fusil de son père, passionné de tir sportif. Selon un voisin, Valentin Nurdin a appris à s’en servir lui-même en tirant des bouteilles dans le jardin.

De nombreuses questions sans réponse sur le déclencheur

Le scénario du drame commence donc à se préciser. Lundi 27 novembre, Valentin aurait tué par balle ses parents alors qu’ils se trouvaient dans leur chambre. Il aurait également attaqué le chien de la famille, un border collie trouvé dans une mare de sang. Puis l’adolescent aurait incendié la maison avant de s’enfuir à bord de la voiture Citroën Picasso de son père vers la Drôme où le véhicule a été découvert endommagé à Sainte-Uze. On ne sait pas précisément comment il a poursuivi sa route vers Montpellier.

Aujourd’hui, de nombreuses questions restent sans réponse sur le facteur déclenchant de cette folie meurtrière. Entendre son grand frère, Titouan (17 ans), chez lui le week-end précédent et parti la veille du drame pour Lyon où il étudie, éclairera peut-être l’ambiance régnant dans le cercle familial. L’état psychiatrique de Valentin est l’autre inconnue majeure dans cette affaire. Une expertise pourrait déterminer le degré de responsabilité de l’adolescent, que beaucoup qualifient d’intelligent. Valentin souffrait également de la maladie de Lyme dont il semblait grandement souffrir. Ses parents tentent, en vain, de trouver des remèdes à l’étranger.

“C’était un gamin comme les autres”

En attendant, à Châteauvilain (800 habitants), on tente de comprendre l’incompréhensible. Le mas Nurdin est situé à l’écart du village, à Combe Noire, une vallée isolée au milieu des champs. Le bâtiment agricole avait été rénové par Isabelle et Didier Nurdin, arrivés il y a 18 ans. Isabelle était issue d’une famille d’ébénistes parisiens et avait monté un atelier de rénovation de fauteuils dans cette campagne. Didier était un ancien pongiste de niveau international (qui faisait partie du top 10 français dans les années 90) et travaillait aujourd’hui comme ingénieur chez EDF à Lyon.

Sur le chemin de terre longeant la propriété Nurdin, quelques promeneurs observent avec tristesse la fumée qui s’échappe encore des décombres. «C’est inconcevable. Notre fille est allée à l’école primaire avec Valentin. C’était un enfant comme les autres. Nous n’avons jamais rien remarqué d’inhabituel. Il a ensuite été abandonné du collège parce qu’il souffrait de la maladie de Lyme. C’est pourquoi il a commencé des cours par correspondance. Après, nous avons perdu contact avec eux. »

Une garde à vue qui se termine ce lundi

« Le petit Valentin, je ne le connaissais pas », confie Jocelyne, qui a vécu toute sa vie à Châteauvilain et qui, depuis ses fenêtres, a vue sur le toit de la maison incendiée. « Cependant, je marche beaucoup dans la campagne, notamment près de la maison familiale Nurdin. J’ai même deux fauteuils que j’ai fait restaurer par sa mère avec qui j’ai longuement discuté. Je suis même allé chez eux pour voir son atelier. Elle travaillait très bien, était très sympathique. Mais on n’a pas vu Valentin, alors qu’à la campagne, les enfants sont tout le temps dehors. Je ne l’ai même pas reconnu sur la photo de l’avis de recherche.

«Ça nous bouleverse», raconte Christelle, une mère du village. Ma fille a eu peur en apprenant ce que Valentin avait fait. Elle pense vivre dans un film d’horreur. Nous pensions qu’il s’agissait d’un vol qui avait mal tourné. Mais là, un fils qui tue ses propres parents… C’est déroutant. On se demande ce qui lui passait par la tête. Est-ce la maladie de Lyme qui l’a rendu fou ? »

La garde à vue de Valentin Nurdin prend fin ce lundi. Le procureur de Grenoble devrait apporter de nouvelles précisions sur les circonstances de ce drame. L’adolescent risque jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle, une peine tenant compte de son statut de mineur.

 
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