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A Rosporden, la très discrète cérémonie de l’extrême droite bretonne condamnée

La cérémonie est restée très discrète, au pied du monument aux morts de Rosporden, samedi 11 novembre. Jusqu’à ce que ses participants en fassent état sur les réseaux sociaux. Rien à voir avec les commémorations officielles de l’Armistice de 1918, organisées le matin même. Portant le flambeau, une poignée de militants d’extrême droite ont proposé leur propre lecture de cette date.

Ni le maire Michel Loussouarn, ni les dirigeants des associations patriotiques, Patrick Dalbin pour l’UNC et Jean Sabatier pour la Fnaca, n’ont même entendu parler de ce rassemblement.

Torches, drapeaux et « repas nationaliste »

Or, entre dix et vingt « militants et cadres » du Parti national breton étaient présents, selon les photos disponibles sur Facebook, où leurs visages apparaissent flous. Leur objectif ? Rendre hommage « aux héros de la nation bretonne morts pour la Bretagne » et « proclamer Rosporden capitale spirituelle de l’Emsav (1) grâce aux cent ans du drapeau national, le Gwenn ha Du, créé en 1923 et officialisé comme une bannière nationale lors du congrès du Parti Autonomiste Breton de Rosporden », en 1927.

Et de revendiquer « un excellent contact avec la population actuelle (…). Malgré un cérémonial ritualisé (entre torches, drapeaux noirs à triskèle jaune, discours et repas dits « nationalistes ») qui semble être passé inaperçu dans la commune.

“Ils n’ont rien compris à l’histoire de Rosporden”

« Ce sont des gens qui n’ont rien compris à l’histoire de Rosporden », réagit le maire, qui condamne cette rencontre. “Bien sûr, nous ne condamnons pas l’usage qui fait Gwenn ha Du par 95 % de ceux qui l’utilisent”, poursuit Michel Loussouarn. Ce drapeau est devenu utilisé. Mais si la mairie de Rosporden ne l’expose pas et préfère la plaine de l’Hermine (2), c’est pour que l’on s’interroge sur l’histoire de la Gwenn ha Du, sur qui l’a créée. Et d’évoquer le prix payé par Rosporden pendant la Seconde Guerre mondiale, les méfaits du Bezen Perrot (unité paramilitaire nationaliste bretonne proche des SS), « les 32 maisons incendiées et les neuf otages tués » à Rosporden, dans les combats pour la Libération.

Enfin, pour Michel Loussouarn, les Rospordinois morts pendant la Première Guerre mondiale étaient certes « des Bretons, mais des ultra-patriotes et des ultra-républicains, qu’ils soient de gauche ou de droite, et certainement pas de ce mouvement », comme l’a démontré samedi dernier.

1 – Le mouvement breton.

2 – Blanc parsemé d’hermines noires.

#France

 
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