Le bosquet est parsemé de branches cassées ou courbées, comme si une masse s’y était aplatie. C’est là, sur un rond-point d’Athis-Mons (Essonne), que David, 39 ans, s’est effondré vendredi soir. Admis à l’hôpital peu après, son décès a finalement été constaté dans la journée du samedi 4 novembre.
La veille, celui qui habite Ris-Orangis se serait rendu au Penalty pour y passer la soirée. Le bar du coin : quelques tables en extérieur, une déco sans chichis, un spot régulier en somme, situé au début de l’avenue Pasteur, qui relie Athis-Mons et Paray-Vieille-Poste. David serait l’un des clients réguliers. Ce vendredi-là, c’est tard dans la soirée que tout a basculé.
Le crâne déformé « par un objet pointu »
A 00h04 précises, secouristes et policiers sont arrivés en force devant Le Penalty. Il s’agit d’un homme grièvement blessé. David est inerte, son corps à moitié dans la brousse. Il ne respire plus. Le trentenaire « présentait une déformation crânienne importante provoquée par un objet pointu », décrit une Source proche du dossier. Réanimé, puis transporté dans un état critique à l’hôpital militaire Percy de Clamart (Hauts-de-Seine), David Mota décède des suites de ses blessures le lendemain.
Querelle vaine, règlement de compte ? Que s’est-il passé pour que cet habitué se retrouve impliqué dans une violente bagarre ? Selon les conclusions, la « déformation crânienne » constatée par les médecins sur le corps de David pourrait avoir été provoquée par des coups de batte ou de barre de fer. Ce ne sont que des hypothèses : aucune arme n’a été trouvée sur les lieux.
L’enquête ouverte au parquet d’Évry pour « tentative d’homicide », puis « assassinat » après le décès de la victime, devra déterminer l’origine et les circonstances de l’agression. La police judiciaire (PJ) d’Évry était chargée des investigations. Vendredi soir, les policiers ont dû lutter : la victime n’avait ni téléphone ni pièce d’identité sur elle. Et la vingtaine de personnes qui entouraient le blessé ont pris la fuite à l’arrivée des policiers…
Pas d’arrestation mais des témoins entendus
Dimanche, aucun suspect n’avait encore été arrêté. Plusieurs témoins directs de la scène ont toutefois pu être interrogés ce week-end. Tirer parti de la vidéosurveillance pourrait également s’avérer utile.
La nouvelle d’un meurtre survenu tout près de leur domicile surprend les voisins qu’ils rencontrent ce dimanche 5 novembre. Le quartier compte principalement des maisons de plain-pied avec jardin. « Vendredi, dites-vous ? Je n’ai rien entendu… C’est très calme ici. » Une autre voisine raconte avoir reçu la visite d’agents de la PJ samedi. Elle habite à côté du stade Auguste-Delaune, à quelques mètres du rond-point, où « les gens restent pour discuter le soir, mais sans crier ni autre chose », assure-t-elle.
Même chose chez Penalty où, selon cette dame, les soirées s’étendent paisiblement sur les tables disposées sur le trottoir. Celle de vendredi soir a donc dérogé à la règle et s’est soldée par un drame.
« Il y a une caméra de vidéosurveillance au coin de la rue, ça doit être utile »
Dimanche en début d’après-midi, une poignée de clients étaient assis devant le bar de l’avenue Pasteur. A mesure que nous approchons, l’ambiance se tend. On a à peine le temps de se présenter qu’un homme costaud nous fait comprendre qu’« il ne faut pas en rester là ». Avancez, il n’y a rien à voir.
Interrogé, le maire d’Athis-Mons (PS), Jean-Jacques Grousseau, “ne souhaite pas” parler d'”une affaire en cours”. Tout en soulignant : « Il y a une caméra de vidéosurveillance au coin de la rue, ça doit être utile. » L’élu constate enfin que le meurtre s’est produit « dans un quartier résidentiel » où « les crimes sont moins récurrents qu’ailleurs ».
Basé à Ris-Orangis, David dirigeait une petite société de location de voitures. Il allait fêter ses 40 ans ce mardi 7 novembre.
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