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le Shem s’apprête à vidanger le lac du barrage de Fabrèges, dans la vallée d’Ossau – .

Plusieurs millions de mètres cubes d’eau, soit des milliards de litres, sont sur le point de quitter le lac de Fabrèges, situé sur la commune de Laruns, dans la vallée d’Ossau. La Compagnie hydroélectrique du Sud (Shem), gestionnaire du barrage et de la retenue d’eau de Fabrèges, s’apprête en effet à vider complètement le lac pour des opérations d’entretien. Les travaux préparatoires ont débuté le lundi 7 août et le début de la vidange – qui devrait durer une dizaine de jours – est prévu le vendredi 25 août.

Un événement exceptionnel par sa rareté, la dernière vidange datant de 2016. “On en fait régulièrement, environ une fois tous les dix ans, mais les cycles peuvent aller plus ou moins vite”, précise Cyrille Delprat, directeur général du Shem . Il précise qu’en 2016, « la vidange était davantage liée à des circonstances extérieures : il y avait eu beaucoup d’avalanches cette année-là et de nombreux morceaux de bois avaient été déversés, ce qui nous a obligés à vider la retenue d’eau pour des raisons de sécurité. »

Une vanne à remplacer

Le corps de la vanne de garde d’alimentation en eau de l’usine s’était fissuré en mars 2016 et le lac avait été vidé en urgence pour éviter des complications. La même vanne devra subir de nouveaux travaux lors de la vidange de cette fin d’été 2023. Cyrille Delprat détaille les enjeux. « Cette vidange doit répondre à deux objectifs, permettre de mener des investigations dans des zones inaccessibles en temps normal, et réviser voire remplacer certaines vannes. Il est prévu pour le mois de septembre, avec également une inspection et un nettoyage des grilles. »

Avant cela, « depuis le 7 août et jusqu’au 25 août, nous avons un premier palier d’abaissement à faire, automatiquement, par le groupe de production. A partir du 25, la vidange se fera progressivement, à une vitesse maîtrisée et lente. Cela devrait durer environ neuf jours », a déclaré le directeur général du Shem.

Le lac de Fabrèges, lorsqu’il est à 100 %, a une capacité de 6,7 millions de mètres cubes d’eau (soit 6,7 milliards de litres).

Archives du Sud-Ouest

Qu’en est-il du touladi?

Rempli à 100%, le lac représente 6,7 millions de mètres cubes d’eau. « C’est rarement le cas, note Cyrille Delprat, mais aujourd’hui nous avons un niveau de remplissage correct. Au moins 4 milliards de litres d’eau seront ainsi déversés en aval du barrage. Une telle opération implique nécessairement un bouleversement pour la faune présente dans les eaux du lac, d’autant plus que le barrage n’est pas équipé d’une passe à poissons.

« Il y a une population de truites fario à l’intérieur, explique le DG du Shem. Une pêcherie d’inventaire, qui doit être réalisée avant vidange, est en cours. Il y en aura un supplémentaire après la vidange. Par le passé, nous faisions aussi de la pêche de sauvegarde en plus de la pêche d’inventaire, mais l’Office Français de la Biodiversité ne l’a pas voulu. Évidemment, si la Fédération de Pêche le demande, nous pourrions en organiser un. »

A l’issue de l’entretien, le Shem est susceptible de procéder à un repeuplement du lac, via deux méthodes : réintroduire des alevins de truites ainsi que des individus « de taille exploitable ».

Attention aux particules fines

La vidange impose également au Shem d’effectuer un suivi précis de la qualité de l’eau, à travers ses caractéristiques physico-chimiques. « Ce travail a déjà commencé et il y en a un autre concernant le suivi environnemental, ajoute Cyrille Delprat. Pendant la phase de vidange, les sédiments et certains paramètres physiques comme le pH ou le taux d’oxygène dans l’eau sont surveillés en même temps. »

Le taux de matières en suspension (MES) fera notamment l’objet d’une grande attention : ces particules fines, en suspension dans l’eau – et “provenant généralement d’une remobilisation des sédiments fins déposés dans le fond de la retenue”, selon les Pyrénées -Fédération de pêche des Atlantiques — peut s’installer progressivement dans le lit du cours d’eau et provoquer l’asphyxie de certains invertébrés.

La dernière vidange du lac de Fabrèges remonte à 2016. Il s’agissait de travaux sur la vanne de garde d’alimentation en eau.

Sud Ouest

Le directeur général se veut rassurant : « Le suivi de la qualité de l’eau et de la qualité globale de l’environnement représente 140 jours de travail. »

Relier les lacs

Si tout se passe comme prévu, la fin de l’abaissement du lac est prévue pour le 4 septembre, et la phase de remontée de la retenue d’eau, également progressive, débutera fin septembre, « ce qui devrait nous amener mi-octobre pour la fin de l’opération », estime le directeur général du Shem.

Pour remplir le lac, le producteur d’hydroélectricité a deux options, qu’il devra très probablement combiner : profiter des « apports naturels », c’est-à-dire la pluie, attendue en grande quantité à l’automne ; faire contribuer le lac d’Artouste, plus haut, au remplissage de Fabrèges, dans un immense et délicat jeu de vases communicants.

« Nous cherchons la réponse à notre équation dans l’équilibre de ces deux ressources. S’il n’y avait pas assez de pluie, les apports du lac d’Artouste seraient-ils accélérés ? Pas forcément car cela créerait des déséquilibres dans la production d’électricité”, précise encore Cyrille Delprat. L’ensemble des opérations futures est estimé à environ 2 millions d’euros.

 
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