La colère gronde à la papeterie Tartas. “Un ras-le-bol général chez tous les salariés, toutes catégories professionnelles confondues”, a conduit à un appel à la grève ce mercredi 22 janvier à 14 heures, à l’issue d’une assemblée générale du personnel. « Elle a été votée à l’unanimité par la centaine de salariés présents », rapporte le délégué CGT du chantier papeterie, Paul Bracq, qui estime « à plus de 200 » le nombre de grévistes au sein de l’usine, qui compte 320 salariés.
Depuis 14h, le site est en panne. « Tout est coupé et sécurisé », précise le délégué syndical. Plusieurs grévistes volontaires surveillent les installations pour qu’il n’y ait aucun problème. »
Le sujet des nuisances
Au centre des revendications, « l’immobilité fantastique » qui paralyse plusieurs sujets importants, dont celui des nuisances olfactives générées par le chantier.
“Depuis quelques temps, il y a des odeurs nauséabondes qui commencent à avoir des répercussions sur la population riveraine et sur les commerces locaux”, poursuit le délégué CGT. Cela nous inquiète énormément. Nous sommes attachés à notre outil de travail et à la présence de l’industrie dans la région. Il faut en revanche veiller à respecter les conditions environnementales et à ce que la cohabitation avec la population voisine se déroule dans de bonnes conditions. Lorsque ce site fut menacé de fermeture en 1994, tout le monde se mobilisa pour que l’activité perdure. Là, on craint au contraire, qu’il y ait des mobilisations pour fermer le site. »
« Nous voulons que le journal fume et nous voulons être entendus localement »
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Le mode de gouvernance de l’usine est particulièrement remis en cause par le syndicat majoritaire, qui souligne « un roulement important au niveau de la direction ces derniers temps, y compris au niveau de la direction ». « Nous n’avons pas de personnes qui connaissent les dossiers et qui soient capables de nous répondre. On nous rappelle toujours que les décisions doivent être validées par l’actionnaire américain. Ce mode de gouvernance ralentit tout et éloigne les centres de décision des centres de production. Il y a une apparence de dialogue social, mais il n’aboutit à rien. »
Contexte national
Cette grève coïncide avec un appel national lancé par la CGT pour interpeller le gouvernement sur la situation dans laquelle se trouve l’industrie en France, « notamment dans les domaines de la chimie et du papier, où tout un tas de sites sont menacés par les plans de sauvegarde de l’emploi ». ajoute Paul Bracq.
Une nouvelle assemblée générale d’état-major doit se tenir ce jeudi 23 janvier à midi pour décider de la suite du mouvement. « Notre exigence est de pouvoir continuer à travailler, d’assurer la pérennité de l’usine et de pouvoir décider ici des problèmes locaux. Nous ne voulons pas doubler notre salaire ni passer aux 32 heures ! Ce ne sont pas des exigences de confort. Nous sommes attachés à notre outil de production, nous voulons que le papier fume et nous voulons être entendus localement. »
Pour mémoire, le dernier conflit social au sein de l’usine remonte au printemps 2023. « Nous avons répondu à tous les appels nationaux pour lutter contre la réforme des retraites », rappelle Paul Bracq.