Les chiens mutants de la zone de Tchernobyl cachent un étonnant secret génétique

Les chiens mutants de la zone de Tchernobyl cachent un étonnant secret génétique
Les chiens mutants de la zone de Tchernobyl cachent un étonnant secret génétique

La catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986 a laissé d’énormes cicatrices dans la région. De vastes zones de terres en Ukraine, en Biélorussie et en Russie ont été contaminées par des radionucléides, rendant le sol et l’eau impropres à la consommation humaine et à l’agriculture à long terme. L’exposition à des radiations intenses a entraîné une augmentation drastique des cas de cancer de la thyroïde, en particulier chez les enfants, et d’autres problèmes de santé, tels que des maladies cardiovasculaires et immunitaires, ont également été observés dans la population.

La flore et la faune de la région ont été gravement affectées par la radioactivité, avec des mutations génétiques et une réduction de la biodiversité. Les chiens errants de la zone d’exclusion de Tchernobyl ont développé des mutations génétiques spécifiques liées à leur exposition chronique aux radiations. C’est du moins ce que nous pensions jusqu’à présent. Une étude publiée le 27 décembre dans PLOS One, de l’Université de Caroline du Nord et de la Mailman School of Public Health de l’Université Columbia je viens de contester cette théorie.

© Jorge Franganillo / Wikipédia, l’encyclopédie libre

L’empreinte du temps plutôt que celle du rayonnement

Si les deux populations canines, séparées d’à peine 16 km, présentent des divergences génétiques marquées, leur origine défie l’intuition initiale. L’hypothèse des mutations radio-induites, longtemps privilégiée, s’effondre face aux données génomiques.

L’analyse ADN des chiens vivant à proximité de la centrale révèle une absence surprenante mutations caractéristiques de l’exposition aux rayonnements. Le professeur Matthew Breen et ses collaborateurs ont cependant déployé un arsenal méthodologique impressionnant, analysant près de 400 régions génomiques (segments spécifiques de l’ADN) où les deux populations divergent. Ils n’ont détecté aucune trace des altérations typiques d’une exposition prolongée aux rayonnements ionisants.

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Les chercheurs ont donc établi que les chiens de la ville de Tchernobyl partagent leur patrimoine génétique avec leurs congénères de Russie et de Pologneconstituant ainsi une population témoin idéale. Cette référence permet de comprendre que les différences observées résultent d’un autre mécanisme : une sélection naturelle dramatique aux premiers stades de la catastrophe.

Megan Dillon, auteur principal de l’étude, propose une explication alternative : les premiers chiens à avoir survécu à la catastrophe avaient probablement déjà caractéristiques génétiques favorisant leur résilience. Cette intense pression sélective aurait créé une population distincte à proximité de la centrale électriquerestés isolés de leurs cousins ​​urbains pendant plus de 30 générations. Ils ne sont donc pas chiens mutants à proprement parler, c’est-à-dire des individus porteurs de mutations génétiques directement induites par les radiations, mais sont en fait des représentants d’une lignée évolutive distincte.

  • Une étude récente a révélé que les différences génétiques entre les chiens de Tchernobyl et ceux de la ville ne sont pas dues aux radiations.
  • Les chercheurs n’ont trouvé aucune preuve de mutations génétiques liées à l’exposition aux radiations chez les chiens de la zone d’exclusion.
  • Les divergences génétiques s’expliquent plutôt par une sélection naturelle intense au début de la catastrophe, créant une lignée canine distincte.

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