Selon une récente étude publiée par la PFA, la majorité des Français ne sont pas encore prêts à passer à la voiture électrique. Notamment le manque d’information autour des aides à l’achat qui pourrait expliquer cette défiance.
2024 n’aura pas été une année facile pour la voiture électrique, que ce soit en France ou dans le reste du monde. Et pour cause, les ventes ont accusé une baisse de 3% en France, et tous les constructeurs en ont fait les frais, à quelques exceptions près. Toutefois, ce moteur n’est pas le seul à avoir été victime de cette crise, et surtout, il n’en est pas entièrement responsable.
Un manque d’information plutôt qu’un désenchantement
Mais il est vrai qu’il existe encore de nombreux obstacles à l’adoption de cette alternative, pourtant pleine d’avantages. Parmi les principaux qui reviennent le plus souvent figurent le prix et l’autonomie. Même si l’on sait qu’ils sont de moins en moins fondés aujourd’hui, et qu’il suffit « juste » d’en acheter un électrique pour s’en rendre compte. Oui, mais il semble que les Français ne soient pas encore tout à fait prêts à se lancer. C’est en tout cas le constat fait par la PFA (Plateforme Automobile).
Cette dernière vient de dévoiler sa dernière étude, réalisée en partenariat avec CSA Research. Et le résultat est plutôt mitigé. Sur le 3 015 personnes de plus de 18 ans interrogés entre août et septembre 2024, 91 % des participants possèdent au moins une voiture ; 97% en sont satisfaits, tandis que 80% y sont particulièrement attachés. Une bonne nouvelle, d’autant que les utilisateurs de voitures électriques et hybrides sont les plus enthousiastes.
Mais tout n’est pas rose pour les voitures zéro émission (échappement), bien au contraire. En effet, seulement 43% des personnes interrogées considèrent que ce moteur est une solution pertinente pour lutter contre le réchauffement climatique. Si 79 % des Français savent que l’Europe interdira la vente de voitures thermiques à partir de 2035, 70 % d’entre eux estiment également que cette décision est une mauvaise chose pour les consommateurs. De plus, seulement 27% pensent que cette mesure est réaliste.
Pour 67% des personnes interrogées, cette interdiction serait mauvaise nouvelle pour l’industrie automobile française. Mais Bruxelles a quand même confirmé sa décision quelques mois plus tôt, et rien ne devrait changer cela. Pas même la méfiance des conducteurs, qui semble pourtant en partie due à un certain manque de connaissances. C’est en tout cas ce que souligne cette étude qui souligne que 63% des Français s’estiment mal informés sur les aides financières en vigueur.
-De nombreux électro-sceptiques
En fait, seulement 27% des répondants savent s’ils sont éligibles à l’un des coups de pouce financiers offerts par l’État. Il convient toutefois de noter qu’au moment de la réalisation de l’étude, la prime à la conversion était toujours en vigueur, même si elle a depuis été supprimée par le gouvernement. Toutefois, une majorité de sondés (61%) ne seraient pas prêts à passer à l’électrique malgré ces aides. Celles-ci restent néanmoins essentielles, puisque 77 % renonceraient à acheter une telle voiture s’ils n’existaient pas.
Et leur importance a été prouvée à plusieurs reprises, puisque les ventes de véhicules électriques se sont notamment effondrées en Allemagne suite à suppression du bonus.
L’étude divise les répondants en cinq groupes, et les électrosceptiques restent les plus représentés (37%). Ces derniers sont la preuve d’une méfiance, et surtout d’une certaine ignorance. Autres catégories : les « électro-prudents » (25 %), plutôt ouverts, et les « électro-passionnés » (16 %), à la dénomination assez explicite. Terminons par les « détachés du volant » (11 %), qui s’intéressent peu à la chose…. et les électro-allergiques (11%), qui y sont totalement opposés.
Il faut dire que certaines idées reçues ont la vie dure, notamment sur le fait que rouler en électrique coûterait plus cher que en thermique. C’est vrai pour 62% des personnes interrogées, mais on sait que c’est précisément le contraire. Et ce sera d’autant plus le cas que le prix de l’électricité va baisser de 15 % à partir de février.
Rappelons cependant que cet écart pourrait devenir sérieusement problématique pour les constructeurs, obligés par la réglementation anti-pollution CAFE de vendre environ 25% de voitures électriques en 2025, avant de passer à 50% en 2030. Il appartient au gouvernement et aux constructeurs de vendre pour assurer de rendre ce moteur plus attractif.