L’éleveur audois a signé un contrat avec Engie Green pour couvrir 27 hectares de son exploitation sur une durée de 40 ans.
Son fonctionnement est sauvegardé. En signant un contrat de 40 ans avec l’opérateur Engie Green, Francis Auriol, presque la cinquantaine, y voit venir. « Les installations agrivoltaïques me rapportent environ un SMIC brut par mois »il se félicite.
L’idée est née vers la fin des années 2000. C’est son frère Gérard, alors à la tête de l’entreprise familiale, qui en est l’initiateur. « Mon frère a repris l’exploitation de vaches allaitantes de mes parents en 1997dit-il. Elle était en redressement judiciaire. Il parvient à apurer ses dettes, mais l’épidémie de vache folle fait tout s’effondrer. Il était incapable de renverser la situation..
Des moutons au lieu de vaches
Pour s’en sortir, il a eu l’idée d’installer un parc solaire sur les 37 hectares de la ferme. Histoire d’avoir des revenus. En 2021, les installations, développées par Engie Green, sont inaugurées. Au final sur un peu plus de 27 hectares.
Les structures n’étant pas “ne convient pas aux bovins”Francis, qui a repris l’exploitation après les problèmes de santé de son frère, a entrepris une reconversion : il a acheté un troupeau de moutons label rouge. Cet engagement avec Engie Green « m’a permis de m’installer après mon frère et de relancer la dynamique de l’opération ».
-“Les banques m’ont suivi”
Mais surtout, il lui a rouvert les portes des banques. “Grâce à ce contrat de 40 ans, les banques m’ont suivi, elles m’ont permis d’investir”il se réjouit. Avec Engie Green, « nous avons négocié dès le départ une redevance qui est payée annuellement ». Ceci est négocié “par hectare”. Il comprend également le service d’entretien du parc, soit « le broyage des herbes sous et entre les panneaux ».
Les frais “n’est pas considéré comme un revenu professionnel, mais comme un revenu privé”. Si les termes du contrat restent confidentiels, Francis Auriol s’engage à préciser qu’il lui rend compte « environ un salaire minimum brut par mois ». Ce qui n’est pas anodin, quand on connaît les difficultés rencontrées aujourd’hui par les agriculteurs.
Des structures « démontables » dans 40 ans
Les panneaux photovoltaïques installés sur son terrain servent de “toits” pour ses animaux. “Ils sont protégés du soleil, mais aussi de la pluie”il se réjouit. De plus, « la pose des panneaux n’a modifié en rien la structure du sol ». Mieux, l’été, au plus fort de l’été, “L’herbe sous les panneaux reste fraîche, ce qui est bon pour les animaux, quand celles situées en plein soleil, entre les installations, sont rapidement brûlées.”
Reste enfin l’avenir. « Cela ne change rien. Dans 40 ans, nous pourrons, si nous le souhaitons, retrouver nos prés. Il suffira de démontrer les structures des panneaux, il n’y a rien de construit en béton ici. Tous « peut revenir à ce qu’il était avant ».