Depuis sa création en 1976, la défense du territoire est l’un des thèmes centraux du Front de libération nationale corse (FLNC).
L’organisation clandestine a ainsi orienté une communication, authentifiée cette semaine par Corse-Matin, sur l’avenir des agriculteurs de l’île, alors que les votes pour la première élection régionale de la Chambre d’agriculture de Corse se sont ouverts le 15 janvier. Cette nouvelle chambre entrera en vigueur le 1er février, au lendemain de l’annonce des résultats. Dans ce document de quatre pages, aucune référence à cette nouvelle entité, ni même à Joseph Colombani ou Jean-Baptiste Arena, les deux têtes de liste de ce scrutin.
Il s’agit plutôt de faire le point sur le secteur, au sens large, d’accompagner les agriculteurs et de remettre en question, comme c’est souvent le cas, l’action de l’État. Pour le bilan, les immigrés clandestins pointent un « écosystème » île au bord de “chaos”causé par « changement climatique ».
Cette situation a un impact direct “l’élevage dans son ensemble” parce que, selon les militants de l’ombre, « Les sécheresses provoquent un appauvrissement des sols et un affaiblissement des cultures »phénomènes qui «permettent de moins en moins de produire correctement du fourrage pour l’alimentation animale».
Inversement, « Les inondations, souvent à l’automne, privent les éleveurs de zones entières de pâturage et les obligent à devoir acheter de la nourriture pour leur bétail ». Alors que les coûts pour les agriculteurs augmentent, ce n’est pas le cas « prix de vente »note le FLNC.
Fièvre catarrhale : « La responsabilité de l’État français est totale »
Les immigrants illégaux remettent également en question la responsabilité de l’État dans la gestion de la fièvre catarrhale. « Le plus urgent et le plus grave, c’est l’élevage ovin qui subit une nouvelle fois de plein fouet cette crise. Présente depuis plus de 20 ans sur notre île, la fièvre catarrhale n’a jamais pu être éradiquée. Pire, l’État français a laissé se dégrader une situation pourtant terriblement prévisible », s’attaquer aux nationalistes.
Ils expliquent cette déclaration en donnant un bref historique de la situation : « Alors que la France, dès qu’elle a su que son territoire continental était touché, achetait et proposait gratuitement à ses filières 6 millions de doses de vaccin, la Corse a dû payer ses premiers vaccins. (…) La responsabilité de l’État français est totale. C’est lui qui est en charge de l’état sanitaire à travers son organisme du département des services vétérinaires..
Cette dernière déclaration fait directement référence à l’affirmation faite à la dernière page du communiqué concernant l’attaque. “contre DSV Haute-Corse”. La direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations de la Haute-Corse (DDETSPP) a été visée lundi 30 décembre. Le bâtiment en question, situé à Borgo, abrite les services vétérinaires de l’État.
-Dans leur communiqué, les clandestins s’interrogent sur le sort des autres secteurs : « Faut-il attendre que nos vergers soient ravagés, que nos espèces endémiques disparaissent ? Jusqu’à ce que notre arboriculture séculaire d’oliviers et d’autres espèces soit effacée de notre histoire sur l’autel de la législation européenne sur la libre circulation ?.
« La spéculation agricole revient à la mode »
Autre responsable du désastre agricole selon eux, « un phénomène de prédation foncière sans précédent ».
« La spéculation agricole revient à la mode »selon eux. Ils dénoncent « ceux qui investissent, Corse ou pas, dans l’agriculture en transformant notre secteur primaire en un vaste terrain de jeu spéculatif, profitant des quelques productions qui s’avèrent encore rentables ».
Le FLNC entend ainsi interdire la vision « productiviste et mondialisé ». Ils l’assurent, « L’agriculture corse peut et doit être un exemple d’adaptation »face au changement climatique.
Outre l’action contre la direction des services vétérinaires, les clandestins ont mené deux autres attaques contre « colonisation coloniale ». D’abord celui contre “résidence colon français route de Poghju di Nazza à Prunelli du Fium’orbu”commis dans la nuit du 26 au 27 octobre 2024 puis celui qui a visé le « Résidence des colons français à Quenza »un mai 2024.
L’attaque d’Olmeto, qui a visé la résidence d’un insulaire dans la nuit du 7 au 8 décembre, n’est pas revendiquée dans cette communication, bien que des tags FLNC aient été découverts sur le bâtiment visé. Cet événement a suscité une vague d’indignation sur l’île.