Un homme de 45 ans a été jugé ce mardi 14 janvier par le tribunal correctionnel de Nîmes pour extorsion avec violences et récidive, port d’arme blanche, dégradations immobilières, vol et tentative de vol.
Le 26 avril 2023, à 7 heures du matin, un homme handicapé, âgé de 80 ans, a déverrouillé la porte de son domicile pour que des infirmières viennent le soigner dans la journée. Quelques minutes plus tard, un individu entre dans l’appartement, boit un verre d’eau, va aux toilettes et prend deux billets de 10 euros sur la table. Choqué, l’octogénaire porte plainte. Il reconnaît formellement le voleur sur une plaque photographique.
Autre fait, le 31 mai 2023 vers 2 heures du matin, le gérant d’une pizzeria à Vauvert s’est réveillé en sursaut à cause d’un bruit incessant venant de sa porte d’entrée. En sortant de sa chambre, il tombe nez à nez avec un homme, le visage caché par une cagoule et armé d’un couteau. L’intrus lui ordonne de remettre de l’argent. La victime n’abandonne pas. Elle saisit l’individu et tente de le désarmer. Une bagarre éclate, mais la victime perd le combat et se retrouve sur son lit avec le couteau pointé sur la gorge.
Ce mercredi 15 janvier, le propriétaire de la pizzeria a expliqué au tribunal : « Je n’allais pas mourir pour 600 euros, alors je lui ai donné mon argent pour la semaine ». Le cambrioleur s’enfuit, mais la victime le poursuit avec une épée. Dans la rue, devant la maison, une seconde bagarre éclate et le pizzaïolo parvient à retirer la capuche du prévenu. Ce dernier a réussi à s’enfuir. Sous le choc, la victime a contacté la gendarmerie, suivant de loin son agresseur. Le voleur s’est également introduit chez les voisins de la victime. Des traces de sang et d’ADN sont retrouvées sur les interrupteurs et sont utilisées par les enquêteurs.
-“Je me suis battu avec mon dealer de cocaïne”
Le prévenu, arrivé libre à l’audience, nie les faits. «Je me suis battu avec mon dealer de cocaïne. Ce soir-là, on s’est défoncé ensemble et puis comme je n’ai pas voulu lui payer quelques grammes, une bagarre a éclaté. Il m’a poignardé à l’oreille, à la voûte plantaire, et je me suis cassé la cheville à cause de lui. explique-t-il à la barre. Jérôme Reynes, président du tribunal, l’interroge : « Comment expliquez-vous qu’une cagoule ait été trouvée avec votre ADN ? Le prévenu répond : “Il pleuvait ce soir-là.” Le lendemain matin à 10h25, le voleur s’est rendu à l’hôpital pour se faire soigner, il aura 45 jours d’ITT.
Un prévenu qui a 12 inscriptions à son casier judiciaire. Déjà condamné en 2020 pour faits de violences et menaces de mort, le tribunal retient la récidive. Il a été libéré en octobre 2024 après avoir purgé sa précédente peine pour vols. Le quadragénaire affirme consommer cinq grammes de cocaïne par jour et est actuellement au chômage. “Je demande cinq ans de prison, avec mandat de dépôt”, indique le procureur de la République. « En 2021, le monsieur a reçu un diagnostic de schizophrénie bipolaire. Le tribunal peut considérer qu’il existe un problème psychiatrique. » plaide la défense.
Le prévenu a été condamné à six ans de prison avec mandat de dépôt à l’audience. Il lui est interdit de détenir une arme pendant cinq ans. Arrivé libre à l’audience, il a quitté le tribunal menotté et encerclé par la Police Nationale.
