Deux opposants aux mégabassins jugés pour avoir endommagé une retenue d’eau en Vendée

Deux opposants aux mégabassins jugés pour avoir endommagé une retenue d’eau en Vendée
Deux opposants aux mégabassins jugés pour avoir endommagé une retenue d’eau en Vendée

Par

Stéphanie Hourdeau

Publié le

15 janvier 2025 à 7h56

Lundi 13 janvier 2025, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant les portes du tribunal de La Roche-sur-Yon. Les sympathisants qui ont répondu à l’appel de Méga bassins collectifs non merciverser soutenir deux militantsune femme de 39 ans et un homme de 40 ans, qui étaient jugé ce même jour par le tribunal correctionnel pour des dégâts commis sur la retenue d’eau d’Oulmes, à Rives d’Autise.

Une enquête très approfondie

Ces deux prévenus sont accusés d’avoir détruit le 28 novembre 2023, les vannes et le compteur d’eau du bassin d’Oulmes, géré par la Société d’aménagement des Coteaux de Gascogne et qui sert à alimenter en eau cinq exploitations agricoles.

Le même jour se tenait le procès de neuf personnes jugées pour avoir organisé des manifestations interdites à Sainte-Soline contre les méga bassins en 2022. Alors que se déroulait l’audience à Niort, un groupe d’une centaine de personnes, venus manifester leur soutien aux prévenus, a décidé de se diriger vers Rives-d’Autise en Vendée, vers la retenue d’eau d’Oulmes et sur laquelle des individus vont s’attaquer. les vannes, le compteur d’eau avec un marteau et arrachez les câbles électriques.

Très vite, des enquêtes sont menées, l’affaire et le sujet des bassins étant déjà très tendus depuis les exactions de Sainte-Soline. Le renseignement territorial exploite des photos et vidéos prises par des témoins le jour J, par ailleurs postées par le collectif Bassines non merci sur ses réseaux sociaux. Cela leur a permis de constater que deux personnes avaient attaqué le réservoir d’eau. Les enquêteurs identifient un homme « avec un pantalon marron », et une femme « avec un manteau à capuche de couleur claire, une jupe beige avec des leggings verts et un masque blanc ». Ils ont également repéré un véhicule utilisé par les deux individus pour quitter les lieux. La plaque d’immatriculation leur permet de retrouver le nom de son propriétaire et d’effectuer une recherche. Une trace ADN a également été retrouvée sur l’une des valves. Lors de l’audience du lundi 13 janvier, nous avons appris que des tags ont été placés sur les véhicules suspects afin de récolter un maximum d’informations et de surveiller l’homme et la femme soupçonnés des dégâts.

Lors de la perquisition, des vêtements semblables à ceux portés par la femme ont été retrouvés. Ceci, ajouté à la trace ADN, permet aux autorités de placer les deux militants présumés en garde à vue.

Lors de leurs auditions, les deux personnes ont reconnu leur présence à la manifestation à Niort. Mais restez silencieux dès qu’il s’agit d’évoquer le déplacement vers le bassin d’Oulmes et sa dégradation.

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Des accusations contestées

A la barre, les deux prévenus n’en disent pas plus, et continuent de contester leur responsabilité dans la destruction de la retenue d’eau. Pour se défendre, l’homme sort un papier. Une déclaration formelle et politique, incriminant ces fameux bassins comme une aberration écologique. La femme nie également son implication et dénonce la fouille qu’elle a subie. « Cette recherche m’a beaucoup dérangé. Ma vie privée n’a pas été respectée”, a-t-elle expliqué au juge. «Nous avons été sortis nus du lit, avons marché sur notre lit avec des chaussures et avons pris des photos de mes enfants même si je n’avais rien à voir avec tout cela», décrit-elle. Mais on a aussi retrouvé dans sa garde-robe des vêtements qui ressemblent à ceux portés par la personne qui s’attaque aux vannes du bassin. « Une veste, une jupe, des chaussures de randonnée… Ce sont des éléments que l’on retrouve dans beaucoup de dressings féminins », précise M.e Chloé Chalot, qui défend les intérêts de la femme et qui a demandé l’acquittement et la nullité de la procédure concernant la perquisition qui, selon elle, était abusive.

La polémique sur les méga bassins au cœur des débats

Un scientifique est alors appelé à la barre comme témoin, à la demande de la défense. Durant plusieurs minutes, cet hydrologue tente de démontrer au tribunal que les méga bassins n’ont aucun « intérêt public ». Et qu’ils ne résoudront pas le problème de sécheresse auquel est confronté le territoire. Pire encore, elles auraient un « effet catastrophique ». Elle pointe également des irrégularités dans le remplissage de ce fameux bassin d’Oulmes, qui n’aurait pas respecté le planning.

« On a l’impression que c’est le procès des bassins plutôt que celui de Madame et Monsieur », s’exclame l’avocat du gestionnaire de la retenue d’eau. « Quelles que soient les convictions écologiques ou politiques, tout cela n’autorise pas la dégradation du bien d’autrui », insiste-t-elle pour recadrer les débats. Elle réclame 1 143 €, ce qui correspond au montant des valves détruites. Deux opérateurs présents à l’audience réclament également des réparations pour le préjudice subi, à hauteur de 800 € et 600 €.

« Il ne faut pas se tromper de sujet », ajoute Sarah Huet, procureure. « Le but n’est pas de savoir si les bassines sont bonnes ou mauvaises. Nous sommes ici pour juger si ces deux personnes ont commis des dégâts. » Et de rappeler ces destructions. « Un compteur, quatre vannes ont été détruits et des fils électriques arrachés. »

Sur la base de l’empreinte digitale du prévenu relevée sur l’une de ses valves et de la description vestimentaire correspondant aux vêtements retrouvés au domicile du prévenu, elle requiert à leur encontre 70 heures de travaux d’intérêt général qui se transformeront en quatre mois de prison s’ils ne sont pas exécutés dans les délais. dix-huit mois pour chacun, et 500 euros d’amende supplémentaire pour la femme, car elle est considérée comme celle qui a porté les coups de marteau.

Le jugement a été réservé jusqu’au 10 février.

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