Un couac avant même le début des épineuses négociations sur la réforme des retraites. Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, a déclaré ce mercredi 15 janvier au matin sur RTL avoir été informée “quinze minutes avant” que la réunion de cadrage avec les partenaires sociaux annoncée par François Bayrou pour ce vendredi à Matignon “n’aura pas lieu” et je n’ai pas “nouvelle date” pour sa tenue. Dans sa déclaration de politique générale de mardi, le Premier ministre avaitje n’ai pas choisi de relancer ce sujet [des retraites] en construction avec les partenaires sociaux » et a annoncé sa réunion “à partir de vendredi” LE « représentants de chaque organisation ».
“C’est exclusivement une question d’agenda”a nuancé la ministre du Travail Catherine Vautrin, interviewée sur BFMTV. “Vendredi matin, le Premier ministre écrira déjà à tous les partenaires sociaux pour présenter la méthode et ensuite il réunira les partenaires sociaux”, a confirmé le ministre sans avancer de calendrier. “Ceux qui veulent venir viendront” ajouta-t-elle, tout en considérant que “le fait est que tout le monde vient […] parce que nous parlons de l’avenir du pays.
“La ministre du Travail m’a appelé vers 8 heures du matin pour me prévenir et me dire que nous recevrions une lettre d’invitation vendredi”a déclaré à l’AFP un autre dirigeant syndical, qui ne dit pas “pas mécontent”. « J’ai été surpris d’apprendre en direct hier [mardi lors du discours de François Bayrou à l’Assemblée] qu’il y aurait une réunion et qu’il fallait être disponible 48 heures plus tard »il a continué.
“On ne peut pas non plus convoquer des gens en moins de 72 heures”, a pour sa part souligné la ministre Astrid Panosyan-Bouvet sur France Info, arguant que « Les dirigeants syndicaux et patronaux de notre pays ont également des agendas chargés. » Elle a assuré que cette rencontre aurait lieu “très prochainement avec l’ensemble des partenaires sociaux pour fixer précisément les règles du jeu”.
Astrid Panosyan-Bouvet a également précisé que « la réunion sera animée par un tiers de confiance : un expert, un garant de la négociation, quelqu’un qui peut inspirer confiance » et a demandé “aux partenaires sociaux de proposer quelques noms”.
-« Travailler autour de la même table »
L’objectif de la première rencontre souhaitée par François Bayrou à Matignon était de proposer aux organisations syndicales et patronales « travailler autour de la même table, s’asseoir ensemble dans les mêmes bureaux pendant trois mois, à compter de la date du rapport de la Cour des Comptes » qui doit établir, par “mission flash”, “l’état actuel et précis du financement du système de retraite”.
Sans abroger ni suspendre la très controversée réforme adoptée au forceps en 2023, François Bayrou a promis que la négociation aurait lieu « sans aucun totem et sans aucun tabou, pas même l’âge de la retraite, les fameux 64 ans, à condition qu’il réponde à l’exigence fixée » y compris le contrôle du déficit. Le Premier ministre a toutefois menacé : si les partenaires sociaux ne trouvent pas d’accord, la réforme actuelle sera appliquée.
François Bayrou is “persuadé” que les partenaires sociaux parviendront à un accord sur les retraites, et donc qu’il y aura une loi à voter au final comme le réclament les socialistes, a-t-on déclaré ce mercredi dans l’entourage du Premier ministre. Les socialistes exigeaient cependant, comme prix de leur non-censure du gouvernement, que le Parlement soit saisi même en cas d’échec des négociations sociales.
Mise à jour : à 9h36, avec en plus le communiqué de l’entourage de François Bayrou ce mercredi matin.