Les hivers se succèdent et se ressemblent pour les habitants de la résidence Champ de courses du Bouscat. Notamment pour les locataires de la tour la plus haute (rez-de-chaussée + 17 étages), victimes la semaine dernière d’une coupure d’eau durant plusieurs jours.
« La panne a eu lieu du jeudi au dimanche [du 9 au 12 janvier, NDLR]. Du 1est au 7e étage, les gens n’avaient que de l’eau froide ; à partir de 7e au 17e Il ne restait plus rien sur le sol. Les gens descendaient au rez-de-chaussée et utilisaient un tuyau d’arrosage provenant des espaces communs pour s’approvisionner. Ils faisaient la queue avec un seau. On se serait cru dans une file d’attente en plein rationnement”, raconte Grégory Hillairet, témoin de cette “scène hallucinante”.
Amina, mère de quatre enfants (dont un bébé de six mois), a dû faire la navette pour subvenir aux besoins fondamentaux de sa famille. « Samedi, lorsque nous avons appelé l’agent d’astreinte de Gironde Habitat [le bailleur, NDLR]aucune réparation ne semblait possible avant lundi [13 janvier, NDLR]. Cela n’était pas recevable. J’ai donc contacté un élu de la mairie qui a entendu notre désarroi», souligne Cindy Greil.
Packs d’eau
Samedi soir, entre 21h et 22h, Gironde Habitat a organisé une distribution de packs d’eau. Et peu de temps après, un technicien a été dépêché sur place pour résoudre le problème. « L’eau chaude est revenue dimanche vers 4 heures du matin », évalue Grégory Hillairet. De son côté, Gironde Habitat nie avoir agi sous la « pression » de la mairie. Le bailleur social explique que l’alerte de la panne a été donnée vendredi.
« Les gens descendaient au rez-de-chaussée et utilisaient un tuyau d’arrosage dans les parties communes pour s’approvisionner »
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« Nous avons contacté la société de maintenance et notre responsable d’astreinte s’est rendu sur place. Nous pensions qu’il s’agissait d’une panne du booster. Mais il s’avère que le problème était plus profond. Il y avait un problème avec la transmission électrique. La pompe fonctionnait sous vide, sans eau, elle finissait par lâcher. Le dépannage le week-end n’est pas facile. D’où la décision de distribuer des packs d’eau. La mairie a été prévenue. Et la pièce défectueuse pourrait être remplacée », indique Nicolas Hamm, directeur de la communication de Gironde Habitat.
Ascenseurs en panne
Une chose est sûre, les locataires sont exaspérés par les incidents récurrents qui mettent à mal leur quotidien. À cela s’ajoutent des taches de moisissures persistantes dans les habitations, des ascenseurs en panne, des crottes de pigeons sur les balcons. « A chaque fois, les réparations ne durent pas. C’est comme s’ils mettaient des bandages», réagit une mère.
Gironde Habitat précise que cette résidence de 198 logements fera l’objet d’une rénovation importante cette année : « Le coup est passé. Le diagnostic des appartements et la phase de préparation du terrain sont en cours. C’est la partie invisible de l’opération. Les travaux de bétonnage débuteront en juin, souligne le bailleur. Ce projet est colossal. Selon l’étude, nous investirons 100 000 euros par logement. Un centre de ressources sera créé sur place pour accompagner les locataires et constituer une option de repli lorsque le chantier battra son plein. » D’ici là, les habitants aspirent avant tout à vivre un hiver paisible.