une nouvelle dynamique, des risques persistants

une nouvelle dynamique, des risques persistants
une nouvelle dynamique, des risques persistants

En moins de 4 ans, d’importantes mesures ont été mises en place pour relancer le nucléaire

Outre la nationalisation d’EDF depuis le 8 juin 2023, la réforme du marché européen de l’électricité et la future régulation des prix de l’électricité ont été adoptées par le Parlement européen en avril 2024. Différents outils législatifs et stratégiques ont été conçus ou sont en cours de conception. ou mis à jour : loi du 22 juin 2023 relative à l’accélération du nucléaire, loi du 11 avril 2024 visant à protéger le groupe EDF d’un démembrement, projet de Stratégie française pour l’énergie et le climat qui reprend les projets de la troisième Programmation Pluriannuelle de l’Energie soumise à consultation le 4 novembre 2024 ainsi que la Stratégie Nationale Bas Carbone. Parallèlement, la gouvernance nucléaire est réformée : réactivation du conseil de politique nucléaire en 2023, création de la délégation interministérielle au nouveau nucléaire en 2022 pour assurer la supervision par l’État du programme industriel de construction de nouveaux réacteurs nucléaires de puissance, renforcement de la Regroupement des industriels français de l’énergie nucléaire, fusion de l’Autorité de sûreté nucléaire et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire en 2024.

Un retour d’expérience qui met en évidence une dérive systématique des plannings et des coûts

Comme le recommande la Cour, le recours au retour d’expérience et à l’analyse des risques a été développé. Outre les dérives du chantier de Flamanville 3, les réacteurs EPR en exploitation en Chine (Taishan 1 et 2) et en Finlande (Olkiluoto 3) ont connu ces dernières années des dysfonctionnements techniques, avec des impacts financiers importants dont les conséquences ont été dommageables pour la crédibilité du programme EPR 2. En Grande-Bretagne, sur le site d’Hinkley Point, EDF est confrontée à une forte augmentation des coûts accompagnée d’un nouveau retard de deux ans, ainsi qu’à une lourde contrainte de financement supplémentaire provoquée par le retrait du coactionnaire chinois. Concernant le nouveau projet EPR de Sizewell, les retards s’accumulent déjà, avec de premières conséquences négatives en termes organisationnels et financiers. La Cour recommande de ne pas approuver une décision finale d’investissement dans ce projet avant d’avoir obtenu une réduction significative de l’exposition financière d’EDF sur le site d’Hinkley Point. La Cour recommande en outre de veiller à ce que tout nouveau projet international dans le domaine nucléaire génère des gains chiffrés et ne retarde pas le calendrier du programme EPR 2 en .

Le secteur industriel a commencé à s’organiser pour mettre en œuvre la stratégie annoncée en 2022

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La structuration de la filière nucléaire au sein du groupe EDF, illustrée notamment par ses deux filiales Framatome et Arabelle Solutions, est essentielle pour répondre aux enjeux du programme EPR 2. Bien qu’elle soit trop récente pour évaluer sa mise en œuvre, la réorganisation interne d’EDF est effective depuis avril 2024. Elle repose sur une clarification des responsabilités entre la maîtrise d’œuvre (MOA) et la maîtrise d’ouvrage (MOE) d’une part et entre la MOE et l’ingénierie mais aussi la supply chain d’autre part, comme le préconisait précédemment la Cour. Quant aux incitations à la performance préconisées en 2020 par la Cour, elles sont mises en œuvre dans la stratégie contractuelle du groupe EDF. La mobilisation du GIFEN et la création de l’université des métiers du nucléaire contribuent à cette dynamique d’accompagnement du nouveau programme nucléaire, qui nécessitera le recrutement de 100 000 emplois supplémentaires d’ici 2033.

Le secteur industriel nucléaire reste cependant exposé à des risques persistants

Le programme EPR 2 est marqué par un retard de conception, une absence de devis réalisé et de plan de financement alors qu’EDF reste très lourdement endetté. Les conditions de financement de ce programme n’étant toujours pas finalisées, la rentabilité du programme EPR 2 reste à ce jour inconnue. Ces retards et incertitudes, qui portent également sur le nombre de centrales à construire, répondent imparfaitement aux attentes des acteurs du secteur et réduisent la visibilité dont ils ont besoin pour s’engager dans des projets industriels d’une telle ampleur. Bien qu’évolutive, la stratégie contractuelle d’EDF ne garantit pas encore la responsabilisation des prestataires du secteur qui la jugent encore trop déséquilibrée et émettent d’importantes réserves compte tenu de la maturité du programme EPR 2.
Les surcoûts de construction, les retards et les incertitudes sont nombreux et nécessitent des réponses de la part d’EDF, des pouvoirs publics et du secteur pour assurer la réussite du programme EPR 2.

 
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