Après le Tchad et le Sénégal, c’est au tour du Burkina Faso d’exprimer son mécontentement après les propos d’Emmanuel Macron qui avait évoqué “l’ingratitude” de certains pays africains envers la France dans la lutte contre le jihadisme.
«Je pense que nous avons oublié de dire merci. Ce n’est pas grave, cela viendra avec le temps. » a notamment déclaré le président français, lundi 6 janvier, à propos des interventions militaires françaises contre les jihadistes au Sahel. ” L’ingratitude, je suis bien placé pour le savoir, est une maladie qui n’est pas transmissible à l’homme. »a ajouté M. Macron.
« Il a insulté tous les Africains. (…) C’est ainsi que ce monsieur voit l’Afrique, voit les Africains. Nous ne sommes pas humains à ses yeux”a réagi, lundi 13 janvier, le chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, Ibrahim Traoré, lors d’une cérémonie de vœux.
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Les relations entre le Burkina Faso et la France n’ont cessé de se dégrader depuis que ce capitaine de 36 ans a pris le pouvoir par la force en septembre 2022. Le Burkina, comme ses voisins et alliés, le Mali et le Niger également gouvernés par des putschistes hostiles à Paris, obtenu entre 2022 et 2023 le départ des militaires français de leurs territoires. Les trois pays se sont dans le même temps rapprochés de Moscou, tout comme la Centrafrique qui avait elle aussi réclamé le départ des Français en 2022.
« Il faut décoloniser les mentalités »
« Si vous voulez une rupture avec ces forces impérialistes, c’est simple, nous dénonçons les accords. Si on ne dénonce pas les accords, disons simplement qu’ils quittent les bases [militaires]nous n’avons rien fait »Captain Traoré said on Monday. « Les Africains doivent se réveiller. Nous devons travailler pour être indépendants. Il faut décoloniser les mentalités”il a ajouté.
La France a décidé de réorganiser sa présence militaire en Afrique en 2025, mais certains pays comme le Tchad et le Sénégal ont pris les devants en novembre. Le Tchad, dernier point d’ancrage de la France au Sahel, a dénoncé l’accord de coopération militaire et exigé un départ des troupes françaises d’ici fin janvier. Deux bases militaires ont déjà été remises.
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Le Sénégal a de son côté demandé la fermeture des bases françaises et la fin de toutes les présences militaires étrangères, selon un calendrier à définir. Et les deux pays ont également critiqué les propos de M. Macron qui avait également affirmé que la France avait consenti par politesse à certains pays africains. “la primauté de l’annonce” de la réorganisation de son système militaire.
-Djibouti, dernière base française en Afrique
« Je voudrais exprimer mon indignation face aux propos tenus récemment par le président Macron qui frisent le mépris envers l’Afrique et les Africains. Je pense qu’il s’est trompé d’époque.a déclaré le président tchadien Mahamat Idriss Deby Ethno.
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Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a pour sa part dénoncé des propos “totalement faux” et que la décision du Sénégal « naît de sa seule volonté »dans la mesure où « pays souverain ».
La France doit aussi retirer progressivement ses militaires de Côte d’Ivoire et du Gabon, deux pays avec lesquels les relations restent bonnes. Une base restera sur le continent africain, à Djibouti. Avec près de 1 500 hommes, elle abrite le plus important contingent français à l’étranger et les accords militaires entre les deux pays ont été renouvelés en juillet 2024.
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