Moins d’un mois après son élection Miss France, qui lui a valu un flot de critiques et d’insultes en raison de son âge, Angélique Angarni-Filopon est une nouvelle fois sous le feu des polémiques. Et pour cause, la gagnante de l’édition 2025 du concours de beauté n’a pas voulu dire qu’elle était « Charlie » lors d’une interview sur Sud Radio… Une position étonnante compte tenu du rôle qu’elle semblait vouloir incarner en devenant la première Miss. trente ans dans l’histoire.
Elle s’est présentée comme un « symbole », capable de réfléchir aux responsabilités liées à son titre et n’hésitant pas à répliquer à ses détracteurs. Mais Angélique Angarni-Filopon, Miss France 2025, semble finalement prise d’un curieux vertige, paraissant timide, et passant même parfois à côté de l’essentiel, refusant en même temps de commenter le procès des violeurs de Mazan ou d’assumer la responsabilité de leurs actes. l’esprit de Charlie Hebdo. Récit d’une belle histoire sur le point de tourner au vinaigre.
Petite révolution ?
Le 14 décembre, une petite révolution s’opère dans la communauté Miss, et peut-être même au-delà. A 34 ans, Angélique Angarni-Filopon devient la première trentenaire à remporter la très convoitée couronne du concours Miss France. Tout un symbole. A titre de comparaison, sa prédécesseure, Ève Gilles, n’avait pas 21 ans lorsqu’elle a obtenu l’ultime récompense un an plus tôt. De quoi faire de la lauréate 2025 une pionnière de l’histoire du concours… Voire, une alliée des droits des femmes ?
A prioricela peut paraître contre-intuitif à une époque où ces concours de beauté sont de plus en plus fustigés à travers le monde précisément pour l’image qu’ils projettent de la femme. A deux jours de la compétition diffusée sur TF1, les organisateurs de Miss Pays-Bas annonçaient qu’ils mettaient simplement un terme à cet événement. ” Les temps ont changé et nous évoluons avec le temps », ont-ils déclaré dans leur communiqué.
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Reste que depuis son élection, la nouvelle Miss France semble assumer cette responsabilité de « pionnière ». Déjà en devenant la première Miss Martinique à remporter le précieux sésame, en étant la seule candidate à se présenter lors de cette édition avec des cheveux courts… mais aussi pour son âge. ” Je me souviens constamment de mon âge, je crois que je suis bien préservé », a-t-elle déclaré en conférence de presse juste après sa victoire. Plus tôt dans la soirée, lors de son intervention lors du concours, la Martiniquaise a savamment consacré sa participation à « toutes les femmes à qui on a dit un jour qu’il était trop tard ».
Si sa victoire à Miss France a été rendue possible, c’est grâce à une refonte du règlement du concours de beauté il y a deux ans. Sous le feu des critiques, les organisateurs ont finalement décidé de supprimer toute limite d’âge – auparavant fixée à 24 ans – et ont ouvert les candidatures aux femmes mariées ainsi qu’aux mères. ” J’espère ouvrir la voie à ces Miss », a répondu Angélique Angarni-Filopon dans une interview accordée au lendemain de sa victoire à Multi-Loisirs l’interrogeant sur sa volonté d’ouvrir la voie à des femmes qui pourraient être élues à 40 ou 50 ans.
Et d’enfoncer le clou en affichant sa volonté d’ouvrir la voie… sans toutefois vouloir se définir selon ses différences. ” Il n’y a pas d’âge, il n’y a pas de limite », a-t-elle encore insisté dans l’entretien en question, se positionnant comme une voix de défense de la cause des femmes en s’inscrivant dans une certaine modernité liée aux luttes de l’époque.
Une vague de harcèlement
Revers de la médaille, la nouvelle Miss n’a pas manqué de recevoir un flot de critiques particulièrement virulentes avec des messages haineux sur les réseaux sociaux liés notamment à son âge plus avancé que d’habitude. L’année dernière, Ève Gilles a fait l’objet d’un cyberharcèlement tout aussi injustifié en devenant la première gagnante à mélanger le foulard Miss avec les cheveux courts.
Angélique Angarni-Filopon a été immédiatement déterminée à ne pas laisser cela arriver. Lorsqu’un internaute a commenté sous l’une de ses photos Instagram après son sacre « elle ressemble à une trans », Miss France 2025 prend la peine de répondre : « Fallait-il que cela vienne d’une femme ? Ne vouliez-vous pas dire autre chose de plus constructif ? C’est quand même dommage ».
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Interrogée sur le harcèlement subi ce samedi 11 janvier sur le plateau de C l’Hebdo (France 5), elle est allée plus loin en répondant que « Avoir l’air trans n’est pas une chose négative. Il y a des gens aujourd’hui qui souffrent de cette transphobie. » Et d’ajouter : « Je trouve ça méchant, malheureux et stupide que ça vienne d’une femme. Il faut se soutenir, il faut plus de sororité sur les réseaux et dans la vraie vie. Alors oui, je réponds de temps en temps. »
Sur le plateau à ses côtés, l’ancienne Miss France Ève Gilles témoigne de l’évolution du rôle des gagnantes du concours de beauté, déclarant : « Aujourd’hui, nous sommes la voix des combats, des valeurs. Pour certains, nous sommes des exemples. Nous sommes des voix qui comptent “. Angélique Angarni-Filopon agrees about this significant change: “ De plus en plus, la société Miss France donne la parole aux femmes et nous avons la possibilité de nous exprimer. Et c’est très important. »
“Je préfère ne pas commenter”
Sauf que toutes ces bonnes intentions ne sont pas loin d’être brisées au vu de la polémique suscitée moins d’un mois après son élection, ce jeudi 9 janvier… Dix ans après l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, la nouvelle Miss a dû s’attendait à être interrogée à ce sujet lors de son passage sur le plateau de Sud Radio. Quand Gilles Ganzmann lui demande si elle « est Charlie », Angélique Angarni-Filopon répond avec un sourire gêné » je ne commente pas ».
Alors forcément, le journaliste revient à la charge : « Vous pourriez dire oui… Pensez-vous qu’en France on a le droit de blasphème ? » La Miss hésite d’abord un instant avant de réaffirmer à deux reprises qu’elle « ne veut pas je préfère ne pas parler « . L’occasion pour Gilles Ganzmann de se permettre de lâcher prise : « Ça aurait été cool de dire oui, non ? » Face à la gêne qui monte visiblement d’un cran, Miss France répond par la négative, en riant boudeur, avec un mouvement de recul.
Le tollé provoqué n’a pas tardé à enflammer les réseaux sociaux. On observe notamment le renouveau des internautes d’extrême droite qui avaient levé leur bouclier après son élection, avec des insultes racistes. Si les attaques sont répréhensibles et nécessitent d’être relativisées – une Miss France est rarement sollicitée pour s’exprimer sur des sujets politiques et sociaux – on peut s’interroger, au-delà de le déplorer par réflexe, sur son manque de réaction face à une question aussi attendue. .
Pourquoi une telle pudeur de gazelle de la part d’une Miss qui se présentait comme plus « adulte » que les précédentes ? Aurait-elle prévu de s’exprimer uniquement sur la question des droits des femmes, thème qu’elle semble avoir embrassé dès son élection ? Rien n’est moins sûr. Car Angélique Angarni-Filopon n’est pas dans ce premier type de polémique. Peu après son sacre, la Martiniquaise de 34 ans n’a pas souhaité répondre à une question d’un journaliste de “Sept à quatre” sur le procès pour viol de Mazan, affirmant ne pas en avoir l’envie ou être assez “chez elle”. confortable » pour le faire. Ainsi, selon elle, Miss France doit « rester neutre sur certains sujets ».
Misses et politique
Peu après son élection, la Martiniquaise a été interrogée sur un autre plateau de TF1 sur l’actualité très chargée aux Antilles et notamment sur le pouvoir d’achat. Lorsqu’on lui a demandé si c’était un sujet qu’elle souhaitait aborder à travers son poste, Angélique Angarni-Filopon a répondu : « Je pense que je vais prendre des pincettes là-dessus car évidemment un raté doit être apolitique et cela touche à la politique ».
Si ce dernier ajoutait « comprendre le combat », s’être elle-même dû « réduire (s)dépenses » face à l’inflation alors qu’elle vivait là-bas, elle a soutenu : « Je ne me positionnerai pas. Je suis juste fier de ce peuple parce que nous sommes un peuple vaillant, courageux et quand nous avons une cause qui nous tient à cœur, nous y allons jusqu’au bout. » Bien évidemment, hors du cadre de la fonction de Miss…
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On peut le déplorer. Notamment au vu des ambitions qu’Angélique Angarni-Filopon semblait afficher au moment de son sacre, faisant d’elle un symbole… Reste que cette nouvelle Miss France ne fait pas exception. Au-delà de la question désormais très attendue du climat, concours de beauté et politique ne semblent pas faire bon ménage. Par ailleurs, le tollé suscité par la réponse très difficile de Miss Corse à l’environnement lors de la dernière édition de Miss France n’a pas empêché Stella Vangioni de terminer deuxième dauphine.
Finalement, c’est Miss France 2024 qui en a le mieux parlé lors d’un entretien avec Brut quelques jours avant de rendre son écharpe en décembre 2024. » La politique et la religion sont les deux sujets sur lesquels on ne s’exprime jamais », a déclaré Ève Gilles avant de se lancer dans une explication pour le moins surprenante. “ Nous avons beaucoup d’enfants qui nous suivent et je pense que cela les influencerait, a estimé la Miss de 21 ans. Ils doivent se forger leur propre opinion ».
Et a finalement ajouté : « Ce n’est pas notre rôle d’en parler. Je ne connais pas grand chose en politique. La religion, n’en parlons pas ! (…) Je n’ai pas étudié là-dedans, ce n’est pas mon métier. Ce serait trop simple de donner un avis « . Face au scandale suscité, il aurait sans doute été bien plus simple pour Angélique Angarni-Filopon de répondre cependant à la question sur « Charlie », dix ans après le massacre de 17 personnes par des islamistes en janvier 2015. A l’époque, le jeune La femme avait 24 ans… et avait certainement une opinion sur le sujet.