Renommer le golfe du Mexique, annexer le Groenland, le canal de Panama, le Canada… Donald Trump a exposé mardi ses ambitions sans frontières lors d’une conférence de presse à Mar-a-Lago, sa résidence en Floride.
Groenland
Ce n’est pas la première fois que le président élu américain s’intéresse au Groenland. Au cours de son premier mandat, il a déclaré à plusieurs reprises qu’il souhaitait acheter l’île. Mais il est allé plus loin mardi en refusant d’exclure la possibilité d’avoir recours à l’armée pour annexer le territoire autonome danois. Le même jour, son fils Donald Trump Jr. entame une visite privée de l’île, qui abrite une base militaire américaine. “Le Groenland appartient aux Groenlandais”, a répondu la Première ministre danoise Mette Frederiksen.
canal de Panama
Le mois dernier, Donald Trump a accusé le Panama d’avoir « arnaqué » les États-Unis en lui imposant des frais « ridicules » pour utiliser son canal. Interrogé à ce sujet mardi, le président élu a refusé d’assurer qu’il n’utiliserait pas la force pour reprendre le contrôle de cette voie navigable. Une menace à prendre au sérieux ? Chercheur à la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques, Julien Tourreille a des doutes. « S’il le pense vraiment, nous serions dans la même logique que Vladimir Poutine qui estime qu’envahir l’Ukraine est légitime. Ce serait quand même une rupture majeure avec l’ordre international que les Américains ont construit », affirme-t-il.
Golfe du Mexique
À son retour à la Maison Blanche, Donald Trump rebaptiserait le Golfe du Mexique… « Golfe d’Amérique ». C’est ce qu’a déclaré mardi le républicain, affirmant que son administration ferait l’annonce officielle « à une date assez proche ». S’il devait se concrétiser, ce changement de nom serait une attaque symbolique contre le Mexique, qui doit « cesser de permettre à des millions de personnes d’affluer dans notre pays », a prévenu le président élu. Selon Julien Tourreille, ce type de menace vise avant tout à « faire pression ». “Quand Donald Trump sort des choses complètement extravagantes, il faut en parler”, explique le spécialiste.
JE PRENDRAI
Le milliardaire américain a exigé que les pays de l’OTAN augmentent leurs dépenses militaires à 5 % de leur PIB. « Ils peuvent tous se le permettre », a déclaré Donald Trump. Le problème ? Même les États-Unis, qui comptent parmi les pays membres qui dépensent le plus d’argent en matière de défense, n’atteignent pas cet objectif. Actuellement, leurs dépenses militaires représentent 3,38% de leur PIB. Durant la campagne électorale, Trump a menacé de ne plus garantir la protection des pays de l’OTAN contre la Russie s’ils n’allouaient pas un budget suffisant à leur défense. L’objectif des membres de l’Alliance est de 2 % et le Canada n’atteint pas ce seuil.
Canada
Une fois de plus, Donald Trump a évoqué l’idée d’une annexion du Canada, menaçant de recourir à la « force économique » pour y parvenir. Depuis plusieurs semaines, le leader républicain publie des messages sur les réseaux sociaux dans lesquels il exprime son intention de faire du Canada le 51ee État américain. « Si vous vous débarrassez de cette ligne artificiellement tracée et regardez à quoi elle ressemble, ce serait en réalité bien meilleur pour la sécurité nationale. N’oubliez pas que nous protégeons essentiellement le Canada», a-t-il déclaré à la presse, suscitant une réponse ferme de Justin Trudeau. «Jamais, au grand jamais, le Canada ne fera partie des États-Unis», a rétorqué le premier ministre.