La JA 48, comme le veut la tradition, fait le point sur 2024 et se tourne vers les échéances futures.
1. Cinquante installations en 2024
« Chez les Jeunes Agriculteurs de Lozère (ET 48)nous sommes formatés pour travailler pour notre métier. Nous sommes formatés pour construire notre avenir, nous sommes formatés pour installer les jeunes », a rappelé le président du syndicat, Hervé Boudon, ce lundi 6 janvier 2025. A cet égard, les chiffres de 2024 ont de quoi le faire sourire, ainsi que Pierre Privat, son trésorier, et Élodie Joubert, sa secrétaire générale. « Nous avons une cinquantaine d’installations assistées, détaille ce dernier. Nous sommes encore un département qui installe beaucoup.
Quatre-vingt-dix installations en 2023, et 80 en 2022, avaient été enregistrées. La baisse de 2024 n’est cependant pas alarmante pour les trois responsables syndicaux. « A cette époque, le montant des aides à l’installation des jeunes agriculteurs était plus élevé, recalls Hervé Boudon. En 2024, il était inférieur de 10 000 €. Nos standards se situent entre 40 et 60 installations. Là, nous sommes en plein milieu.
Le président de JA 48 rappelle un dernier chiffre : « Selon l’Insee (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques), entre 2019 et 2021, le taux de renouvellement des exploitations agricoles en Lozère était de 101 %. Nous avons donc gagné 1% des exploitations agricoles. Cela ne veut pas tout dire. Je ne dis pas que tout est parfait. Néanmoins, je crois que beaucoup de départements en France rêveraient d’avoir nos chiffres.»
2. Une vingtaine d’animations
Les Jeunes Agriculteurs de Lozère peuvent être fiers d’avoir organisé 20 événements tout au long de l’année 2024 : la Fête de la Terre, la Ferme en ville à La Canourgue, le Goûter à la ferme et la Promenade Gourmande.
«Il faut remercier nos onze cantons, nos deux animateurs et tous les éleveurs qui ont ouvert leurs fermes, insisted Hervé Boudon. Nous n’avons jamais eu le moindre problème. Les « haineux » des médias sociaux restent des « haineux » des médias sociaux. Dans la vraie vie, ça ne se passe pas comme ça. En Lozère, nous avons une agriculture vertueuse. Les consommateurs sont exigeants. »
En 2025, la Journée de la Terre aura lieu le dimanche 24 août. Après le canton de Valdonnez en 2024, elle sera organisée par celui de Grandrieu. “Pour l’instant, l’intrigue n’est pas encore choisie” souligne le président de JA 48.
3. Une mobilisation historique
L’année 2024 a aussi été marquée par la colère de l’agriculture dans toute la France. La Lozère ne fait pas exception. Les Jeunes Agriculteurs de Lozère et la FDSEA ont notamment été à l’origine d’un important mouvement social sur l’autoroute A75, totalement bloquée à Antrenas mardi 30 janvier. « Nous ne manifestons pas pour le plaisir de manifester. Le travail a également été fait au niveau départemental, régional et national, où nous sommes présents partout », insists Élodie Joubert.
Si des progrès significatifs avaient été obtenus, notamment sous le gouvernement Attal, la JA regrette les différents retournements de situation politique ces derniers mois. « Nos échanges ont été très intenses l’hiver dernier et au début du printemps, recalls Hervé Boudon. Nous avions fait tout un tas de demandes concernant la simplification, les prix, le GNR (diesel non routier), etc. Des plans de mise en œuvre avaient été prévus. Tout s’est arrêté lors de la dissolution de l’Assemblée nationale en juin, y compris la loi d’orientation agricole. Après deux mois d’incertitude politique, un nouveau gouvernement a été nommé. Nous avons alors recommencé un travail très intense, avant que ceux qui disaient tout le bien qu’ils pensaient de l’agriculture ne décident de couper la tête du gouvernement par une motion de censure. Ces 331 députés ont détruit tous nos efforts. Ils portent cette responsabilité.
4. Prédation par le lupin
La prédation du lupin reste l’une des préoccupations majeures des JA 48. Un dossier que le syndicat continuera de suivre avec la plus grande attention. “Nous avons eu environ 130 attentats pour 320 victimesbelieves Hervé Boudon. Il y avait quelques bovins, mais si on ne prend que des moutons, tout un troupeau disparaît. Nous disposons de deux packs éprouvés sur le Mont Lozère et le Mont Aigoual. En réalité, nous en avons au moins quatre, voire plus.»
Officiellement, quatre loups ont été capturés en Lozère. Toutefois, la JA estime que ce chiffre est surestimé. « Il y a eu deux simples tirs défensifs après lesquels un peu de sang et de cheveux ont été retrouvés. L’animal n’a jamais été retrouvé. A-t-il été blessé à une jambe ? un ongle long ? Est-ce que ça a laissé un peu de sang ? Nous ne le savons pas. Le doute ne profite jamais à l’éleveur, mais s’il n’est pas trouvé, il est compté. Par contre, l’éleveur qui a une brebis disparue, on ne la paie pas.»
En 2024, les JA se réjouissent qu’un premier coup de défense simple ait été obtenu pour protéger le bétail. “C’est difficile à avoir, poursuit le président. Je pense que c’est pour des raisons financières. Cela coûterait cher en compensation.“