la campagne pour gagner la Chambre d’Agriculture bat son plein

la campagne pour gagner la Chambre d’Agriculture bat son plein
la campagne pour gagner la Chambre d’Agriculture bat son plein

UCampagne intense, coups médiatiques et résultat indécis : jusqu’à la fin de l’élection présidentielle américaine, républicains et démocrates auront déployé une énergie folle en Pennsylvanie, un État pivot – un swing state – capable de basculer dans un camp ou dans l’autre. Une campagne intense, des coups médiatiques et un résultat indécis : jusqu’à la fin des élections professionnelles agricoles, les syndicats auront déployé une énergie folle en Dordogne, département charnière capable de basculer dans un camp ou dans l’autre.

François Soulard, tête de liste de la Confédération paysanne (Conf’), résume l’enjeu : « La Fédération nationale des syndicats agricoles [FNSEA]majoritaire au niveau national, l’est également en Périgord. Mais le département est coincé entre deux autres [le Lot-et-Garonne et la Haute-Vienne] acquis à la Coordination Rurale [CR]. Et nous ne voulons pas nous contenter du rôle d’arbitre. La Dordogne est un totem. »


Un petit-déjeuner organisé par la FDSEA au domicile du président de la Chambre d’agriculture, Jean-Philippe Granger.

Stéphane Klein / SO

Représentants nationaux

« C’est un territoire charnière », estime Clément Courteix, président des Jeunes Agriculteurs (JA) de Nouvelle-Aquitaine et en 5ème position sur la liste FDSEA/JA. Il ajoute : « Le CR espère récupérer ce département entre deux de ses centres, et nous ne voulons pas que cela arrive. »

Comme la Maison Blanche, le centre interconsulaire de Coulounieix-Chamiers, siège de la Chambre d’Agriculture. Au lieu d’Elon Musk ou de Beyoncé dans les meetings – réputés pour les « apéritifs à la campagne » ou encore les « face à face » circonstance – les syndicats ont misé sur leur président national. Arnaud Rousseau, celui de la FNSEA, déjà passé le 4 décembre, reviendra en Dordogne jeudi 9 janvier ; Véronique Le Floc’h, son homologue du CR, a fait le déplacement mardi 7 janvier à Coulounieix-Chamiers.

Élargissez votre base.

« Partout où je vais, il arrive », ironise ce dernier. Elle ajoute : « Je suis là pour partager ma confiance, car la Dordogne est largement gagnable pour le CR. » Preuve de la dynamique en cours, la présence d’un média national dans la petite salle Claudie-Haigneré à Coulounieix-Chamiers pour couvrir l’événement. Sur place, beaucoup de chapeaux jaunes ou de doudounes floquées CR.

C’est un fait : la plupart des réunions organisées, quel que soit le syndicat, attirent presque exclusivement un public engagé dans leur cause. Chacun serre sa base : la FDSEA met en avant son bilan et sa connaissance technique des enjeux, la CR son dynamisme et sa volonté de lutter contre l’agro-industrie et la Conf’ sa politique en faveur de l’installation et d’une vision à long terme. Les indécis, les abstentionnistes potentiels ou les non-alignés, restent sur leur ferme.

« Ce sont tous ceux qui ne sont pas syndiqués qui détermineront le résultat du vote », prophétise Jean-Philippe Granger, le président sortant FDSEA de la Chambre d’agriculture. Lors des dernières élections (1), en 2019, le taux de participation était inférieur à 47 % au sein du collège des cadres opérationnels, clé de voûte de l’instance. Chaque syndicat comprend que c’est celui qui élargit sa base qui gagnera.

Le bouche à oreille

« La tactique de la FDSEA et du CR, c’est de faire le fou », tacle François Soulard. Nous jouons l’échelle locale et la carte de la proximité avec des interventions loin de Périgueux et des vidéos sur YouTube. Et puis, nous n’avons pas les mêmes moyens que la FDSEA. » Un argument balayé par Guillaume Testut, président des JA de la Dordogne, qui met en avant la représentativité de la liste à laquelle il appartient : « Nous sommes motivés et compétents. Nous ne sommes pas là pour brailler tous les six ans. »

Lundi 6 janvier, il a participé avec une quinzaine de personnes au premier « Café à la ferme », organisé dans la ferme de Jean-Philippe Granger. Une opération de communication qui a convaincu l’actuel syndicat majoritaire d’une chose : d’ici la fin de la campagne, le 30 janvier, il faudra se faire connaître auprès de chaque petite exploitation. Une campagne de remorquage est prévue.

Rémi Dumaure, la tête de liste CR, mise sur le bouche à oreille : « Quand vous aidez quelqu’un concrètement, c’est lui qui vous fait la meilleure publicité. » En moins d’un an, il s’est imposé comme une figure médiatique du monde agricole, s’affichant avec véhémence contre la politique de « cogestion » menée par la majorité FDSEA : « Dans une campagne électorale, on ne fait pas que faire amis. Ça a été mouvementé. » Presque autant qu’en Pennsylvanie.

(1) En 2019, en Dordogne, la FDSEA a obtenu 47,27 % des voix, le CR 29,07 % et la Confédération paysanne 23,66 %.

 
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