Pour les buralistes auvergnats, l’année 2025 commence comme 2024 s’est terminée : avec un fait divers. Le bureau de tabac du centre-ville de Blanzat (Puy-de-Dôme) a été la cible d’un vol à main armée ce samedi 4 janvier. Sous la menace d’une arme, le gérant de l’établissement a été contraint de laisser deux individus prendre des cartouches de cigarettes. Leur véhicule volé a été retrouvé lors d’un accident à quelques kilomètres de là, sur la commune de Volvic (Puy-de-Dôme), mais aucun auteur n’a été interpellé dans les jours qui ont suivi. « Désormais, il y a des attaques directes contre les buralistes qui craignent de travailler dans la précarité », regrette Vincent Charbonnel, président de la fédération des buralistes du Puy-de-Dôme.
Pour l’Auvergnat, ce nouvel incident s’inscrit dans la continuité d’une année 2024 record. « Nous avons eu une quarantaine de cambriolages alors qu’il y a moins de 300 buralistes dans le département ! C’est complètement explosé et les gens en ont vraiment marre», insiste-t-il. Lors du dernier vol de l’année, dans la nuit du 6 au 7 décembre à Saint-Germain-Lembron (Puy-de-Dôme), environ 2 000 euros de tabac ont été dérobés.
Face à de tels chiffres, le buraliste du Puydôme présente plusieurs explications, à commencer par la hausse du prix du tabac. «Cela crée artificiellement un marché parallèle illégal et il est alimenté par ces cambriolages», affirme-t-il. « On le voit bien à Blanzat, car ils se sont concentrés sur les cartouches de cigarettes qui vont leur rapporter un butin important. Et je pense qu’il y a une impunité parmi les voleurs ou les cambrioleurs, ils sentent qu’il n’y aura pas de punition sérieuse contre eux. Il y a des déclarations fortes contre le trafic de drogue, donc je pense que certains acteurs du trafic de drogue disent qu’ils négligeront le trafic de cigarettes. »
Présent ce lundi à Blanzat aux côtés de Pascale Rodrigo, la sous-préfète de Riom, Vincent Charbonnel a exprimé son désarroi auprès du représentant de l’État : « Il y a une colère qui monte contre l’État parce qu’on ne se sent pas protégé. Faut-il attendre que quelqu’un meure ? Ma grande crainte est qu’un jour il y en ait un. »