Par
Editorial La Presse de la Manche
Publié le
8 janvier 2025 à 8h33
A la Pointe de la Hague (Manche), quand on évoque le nom de Sébastien Houillier, on nous dit : « C’est le garde littoral de la Haye ! » L’homme fait en effet partie du syndicat des espaces mixtes côtiers de la Manche, avec Hugo Leclerc et Christelle Bonnisent.
Mais Sébastien Houillier, qui travaille dans le patrimoine naturel et historiqueest bien plus qu’une simple garde côtière, c’est un vrai passionné de l’histoire de La Haye, sous toutes ses facettes, qu’il aime partager et raconter.
Fées, Goublins et autres « carnets »
Ce livre est divisé en deux parties. La première, comme l’explique Sébastien Houillier, est une chasse aux Goublins. « Depuis des années je sors la nuit pour observer des renards, des chouettes et parfois même, au détour d’un bosquet ou d’un chemin, des Goublins. »
Cette chasse est accompagnée de légendes sur les fées, notamment la Miss de Tonneville, abordée sous un angle naturaliste. « Il existe trois types de fées à La Haye : les petites fées, les fées et les dames blanches. Ils ont tous une apparence anthropomorphe. Elles se déplacent principalement en volant, mais seules les petites fées ont des ailes. »
La deuxième partie du livre rassemble d’autres « carnets » (légendes ou contes en patois), dont la légende de Varou du Val-Ferrand, avec sa bête qui surgit la nuit, celle de Colombe, qui rappelle étrangement une autre Vierge célèbre de Domrémy. , ou l’histoire d’Equinandra et Clodimir, enlacés dans une dernière étreinte à Jardeheu, à Digulleville. À cela s’ajoutent d’autres légendes entre rêve et réalité, comme le mythe de l’invasion par la mer.
« Pour moi, ce livre est une petite contribution à l’histoire intemporelle de La Haye. Il traite de ce qu’on peut appeler le surnaturel, tout en gardant les pieds sur terre. »
Une invitation à découvrir les lieux évoqués dans ces histoires d’antan
Il y a quelques années, il conférences organisées sur archéologiel’histoire et anthropologie de la péninsule.
J’ai réalisé que les gens ne connaissent plus les légendes de La Haye. Cela m’attriste un peu, car ce patrimoine immatériel fait autant partie de l’histoire de La Hague que son patrimoine paysager, avec les Pierres-Pouquelées ou les dunes de Biville.
A La Haye, le légendes sont nombreux.
Ils constituent de vrais trésors à découvrir et à lire, mais ils vous invitent aussi à explorer les lieux mentionné dans ces histoires d’antantransmis lors des veillées près du feu. « Je travaille sur les légendes depuis très longtemps. Quand j’étais très jeune, ma mère m’en parlait déjà, et d’autres personnes aussi. »
Plusieurs sources
De fil en aiguille, grâce aux lectures et recherches dans les fonds normands de la bibliothèque de Cherbourg, à la médiathèque Tourp et ailleurs, ainsi qu’à la consultation des œuvres d’écrivains normands du 19ème sièclee siècle et des observations sur le terrain, l’idée de publier a émergé.
Le déclencheur a été un voyage en Islande et en Irlandeoù les habitants savent préserver et valoriser leurs légendes.
J’ai essayé de retrouver les textes originaux. Mes principales sources sont Jean Fleury, professeur et écrivain né à Vasteville et enterré à Gréville ; Amélie Bosquet, qui a travaillé sur les légendes normandes ; Paul Sébillot, ethnologue et écrivain national ; ainsi que Pierre Lefillastre, auteur d’un article sur les superstitions et légendes du Cotentin en 1832.
L’originalité de cet ouvrage est de montrer que le Goublin existe réellement et qu’il fait partie intégrante du patrimoine de La Haye.
« L’idée est de préserver le mystère et son plusieurs personnages extraordinaires. »
De notre correspondant Phillipe QUEVASTRE
« La chasse aux Goublins » est disponible au Super U de Beaumont-Hague et à la Cave de la Cannerie de Beaumont-Hague ainsi qu’au bar Angélus de Gréville-Hague.
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