«On m’a beaucoup dit : ‘Quand tu arrête le 800 m, il n’y a plus de marcheur’», s’amuse Dominique Gueguen, champion départemental maître distance (2’23”10). Je me sens complètement éloigné des autres personnes de mon âge. Nous ne sommes pas du tout dans la même dynamique. »
Mère de deux garçons, la chimiste de métier explique son attrait pour les courtes distances notamment par des questions logistiques. « Pour augmenter la distance, il faut aussi du temps. Et je n’ai pas le temps. Mon quotidien est chronométré, les séances plus courtes me permettent de m’entraîner le midi. » Au-delà du simple attrait de la discipline, la sociétaire de Trégueux-Langueux Athlétisme aime se battre avec ses jeunes adversaires. « J’arrive à suivre les filles de 15-20 ans et à les taquiner un peu. C’est mon petit plaisir personnel ! »
“C’est une fierté d’être devant des jeunes”
« Battre les jeunes, bien sûr, c’est sympa ! », partage Yves Thomas, troisième maître aux Départementaux sur 3 000 m (9’11”10). « Je fais de la piste depuis plus de 20 ans, 3 000, 5 000, 10 000 m… Nous voulons rester avec nos premières amours. La longue distance viendra peut-être quand j’aurai perdu mes qualités de vitesse mais, pour le moment, il faut continuer à travailler là-dessus, c’est la base de l’athlétisme”, estime le fondeur de 43 ans.
Maître depuis cette saison, son coéquipier Sylvain Le Bourhis (2e sur 3 000 m en 8’34”47) se montre tempérant. « C’est une fierté d’être devant les jeunes, mais est-ce que c’est seulement l’âge qui entre en jeu ? Je ne sais pas, car il y a beaucoup de formations, analyse le sociétaire du Pays de Paimpol, 34 ans. On s’entraîne beaucoup et on continue malgré notre âge. Les jeunes font-ils la même chose ? Ou plus ? Je pense que c’est plus une question de kilomètres que d’âge. Quand je vois Yves, s’il performe énormément, c’est parce qu’il s’en donne les moyens. A tout âge, on a la possibilité de se donner les moyens de réussir. Mais pour nous, c’est vrai, ça nous fait quand même plaisir d’être devant des jeunes. »
