Par
Pierrick Kerbaul
Publié le
8 janvier 2025 à 8h00
Les chiffres démographiques sont connus pour la Manche Sud. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié les données démographiques du recensement, à l’échelle nationale, pour la période 2016-2022. La Normandie enregistre une augmentation globale de 3 000 habitants, portant le nombre de Normands à 3 339 074. Une dynamique impulsée par le département du Calvados, qui enregistre 10 000 nouveaux habitants. Dans la Manche, la tendance est à la baisse. L’Insee constate 1 547 personnes en moins, à 496 815 Manchois.
496 815 Manchesteris
Outre Cherbourg, qui a perdu plus de 2 000 habitants en six ans, le Sud de la Manche ressent particulièrement cette tendance. Les zones rurales du Mortainais sont particulièrement impactées. Hormis quelques exceptions (Brécey, Saint-Michel-de-Montjoie ou Gathemo), ce secteur connaît une dynamique de dépeuplement. Mortain, Barenton, Sourdeval, Saint-Pois, Juvigny-le-Tertre et Le Teilleul connaissent des baisses. Des villages comme Beauficel, Les-Loges-sur-Brécey ou Le Petit-Celland ont perdu 2 à 3 % de leur population.
Saint-Hilaire flops…
Même son de cloche aux confins de l’Ille-et-Vilaine. Saint-James et Pontorson connaissent une baisse de population, qui reste cependant bien plus légère que dans le Mortainais. Le vrai coup dur est pour Saint-Hilaire-du-Harcouët. Le carrefour des trois provinces a enregistré la deuxième plus grosse perte du département, derrière Cherbourg, avec 385 habitants en moins entre 2016 et 2022. La commune est passée sous la barre des 6.000 habitants, à 5.735 âmes.
Une diminution constante depuis le début des années 1980, qui s’explique principalement par un déplacement toujours croissant vers les grandes zones urbaines, mais aussi par un vieillissement de la population. En effet, 44 % des habitants ont plus de 60 ans, et le taux de mortalité est 3 fois supérieur au taux de natalité, selon les chiffres de l’Insee, en 2021. Isigny-le-Buat et Sourdeval occupent la 2e et la 3e place pour le Sud Manche. , parmi les communes ayant perdu le plus d’habitants (-128 et -122 habitants).
… Saint-Pair-sur-Mer à son meilleur
Mais les chiffres de Saint-Hilaire-du-Harcouët n’expliquent pas tout. Saint-Pair-sur-Mer, commune de l’agglomération de Granville, a gagné 327 individus, soit le deuxième total le plus élevé de tout le département derrière la préfecture de Saint-Lô. Une hausse de 1,3% pour cette commune qui compte 4.372 habitants. Pourtant, la ville côtière connaît une démographie similaire au carrefour des trois provinces. 51% de sa population a plus de 60 ans et le taux de mortalité est plus de trois fois supérieur au taux de natalité.
La tendance est également positive à Avranches (+158 personnes). Une légère augmentation qui permet à la sous-préfecture de maintenir plus de 10 000 âmes. Saint-Jean-des-Champs, près de La Haye-Pesnel, complète ce podium avec 120 habitants supplémentaires pour 1 521 personnes.
Le littoral privilégié et les villes moyennes ?
Ce sont donc deux dynamiques bien différentes qui s’opposent dans le Sud de la Manche. D’une part, les communes de la baie du Mont-Saint-Michel, principalement autour d’Avranches, connaissent une croissance démographique. L’axe, proche du bord de mer, entre la sous-préfecture et Granville connaît des avancées significatives. Si le nord de Monaco perd encore une centaine d’habitants, les communes alentours, comme Saint-Pair-sur-Mer, sont toutes en augmentation.
A l’inverse, Mortainais, Saint-Hilaire-du-Harcouët et ses environs, Saint-James et Pontorson connaissent tous des baisses plus ou moins prononcées. L’envie de vivre plus près du littoral et à proximité des grandes villes semble être une véritable tendance dans le Sud Manche.
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