A Mayotte, la chasse désespérée à la tôle ondulée

A Mayotte, la chasse désespérée à la tôle ondulée
A Mayotte, la chasse désespérée à la tôle ondulée
Le quartier de la Vigie dévasté, à Petite-Terre, Mayotte, le 23 décembre 2024. MORGAN FACHE FOR “M LE MAGAZINE DU MONDE”

Elle est partout et on ne parle que d’elle. Après le passage du cyclone Chido, qui a dévasté Mayotte au matin du 14 décembre 2024, la tôle a envahi les conversations comme le paysage. Omniprésent sur les toits des maisons du petit archipel de l’océan Indien, il a été violemment renversé et dispersé de manière anarchique. Rouillés, froissés, ils obstruent les chemins, s’amoncellent dans les décharges improvisées au bord des routes. On le voit également piégé dans la mangrove ou enroulé autour des troncs d’arbres étêtés.

A Mayotte, tout est parti, ou presque. Dans ce chaos, “la tôle a été transformée en arme de destruction massive”, assure Claire Galibert. Cette infirmière est arrivée de métropole avec la protection civile, après la visite de Chido, et nous la rencontrons dans une école devenue centre d’hébergement pour les familles sinistrées, à Kawéni, un quartier au nord de Mamoudzou, la capitale. de Mayotte.

L’association y a installé une consultation médicale, tandis que, sous une cour, les équipes du centre hospitalier de la ville vaccinent enfants et adultes, notamment contre le tétanos. Parmi les quelque 5 000 blessés par le cyclone (une estimation, forcément approximative, du ministère de l’Intérieur), nombreux sont ceux qui souffrent de blessures causées par la tôle ou les vis qui la fixaient. Dans les bidonvilles, qui représentent 40 % de la population, où les enfants marchent souvent pieds nus, les plaies s’infectent en quelques jours.

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