« Il faut toujours essayer de corriger les choses »

« Il faut toujours essayer de corriger les choses »
« Il faut toujours essayer de corriger les choses »

Il aime Coco, la Suisse, et Paul-Jean Toulet, mais en ce 7 janvier, 10 ans après les attentats de Charlie Hebdo, les pensées de Frédéric Beigbeder vont vers Boualem Sansal : “Je considère que la satire peut aussi être littéraire. Les caricatures en littérature existent depuis toujours, c’est la fierté de notre pays. Je pense évidemment à Boualem Sansal qui est en prison. On fête aussi les 10 ans d’un livre qui s’intitulait 2084 où Boualem avait imaginé un système totalitaire islamiste qui gouvernait une grande partie de la planète. Cette dystopie avait obtenu le Grand prix de l’académie française en 2015. Boualem Sansal est aujourd’hui en prison. Il a 75 ans et les gens libres sont très angoissés pour lui.”

Dans “Un homme seul”, ouvrage intime, Frédéric Beigbeder dresse le portrait de son père Jean-Michel Beigbeder, figure complexe d’une génération marquée par l’après-guerre, interrogeant au passage la masculinité et la paternité d’hier et d’aujourd’hui.

Un père absent marqué par une enfance difficile

Jean-Michel Beigbeder, envoyé en pensionnat dès l’âge de 8 ans, n’a vu ses parents que deux fois par an. “C’était la norme dans son milieu social. On se débarrassait des enfants et on les faisait élever par des militaires et des curés”, explique son fils. Cette éducation austère a profondément marqué l’homme d’affaires qui deviendra plus tard pionnier dans le métier de chasseur de têtes. “Il ne nous a jamais accompagnés à l’école, il ne nous a jamais fait prendre un bain”, se souvient l’écrivain, évoquant un père distant qui “faisait le tour du monde quatre fois par an.”

La question du divorce et de la transmission

L’écrivain évoque avec émotion la banalisation du divorce dans les années 1970 : “Quand mes parents ont divorcé, c’était plutôt rare. J’étais une sorte de personnage extraterrestre dans ma classe”. Il exprime des regrets d’avoir reproduit ce schéma avec sa propre fille aînée : “C’est un échec. Quelquefois, on n’a pas le choix. Quand on ne s’aime plus, il faut se quitter, mais ce n’est pas quelque chose dont on peut être fier.”

Les mystères d’un homme solitaire

Le livre révèle aussi des aspects méconnus de Jean-Michel Beigbeder, notamment la possession de deux passeports sous un nom américain, suggérant des liens possibles avec la CIA durant la Guerre froide. “Je n’ai aucun désir de communiquer”, déclarait ce père dans une archive de 2012, revendiquant son “solipsisme”. Une solitude qui interroge son fils : “Si tu es seul, pourquoi tu fais des enfants ? Pourquoi fuis-tu ? Un père qui vous dit qu’il faut fuir, ce n’est pas très rassurant.”

La quête personnelle d’un fils

C’est à travers une thérapie de couple récente que Frédéric Beigbeder dit avoir ressenti l’urgence d’écrire ce livre, publié après la mort de son père. “Il l’aurait détesté parce qu’il ne voulait pas qu’on parle de lui”, confie-t-il. À l’approche de ses 60 ans, l’écrivain, désormais sobre, livre une réflexion sur l’héritage paternel et conclut : “Si on ne fait pas cet effort-là [de se transformer]nous sommes stupides. Il faut toujours essayer de corriger les choses.

La suite est à écouter…

Ce texte a été écrit en partie par une IA et contrôlé par nos équipes éditoriales.► La charte d’engagements et d’usages de l’Intelligence Artificielle par Radio

 
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