Pierre Poilievre serait aussi dommageable pour le Québec que Justin Trudeau, aussi différent soit-il, a prévenu le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, au lendemain de l’annonce du départ du premier ministre libéral.
« Que ce soit [pour] Qu’il s’agisse de la gauche multiculturaliste Trudeau ou de la droite conservatrice de l’Ouest canadien, le mépris envers le Québec reste le même, et c’est très frappant», a déclaré le chef du PQ en point de presse mardi matin.
Pierre Poilievre « méprise le mouvement indépendantiste québécois », a-t-il ajouté. Il a dit avoir « ressenti » ce mépris lors de l’entrevue accordée par le chef conservateur au professeur Jordan Peterson pendant le temps des Fêtes.
« La compréhension qu’a Pierre Poilievre du mouvement indépendantiste depuis la fondation du Parti québécois dans les années 1960 se résume à dire que c’est parce que l’économie ne va pas très bien sous Trudeau et qu’il va y remédier. Il faut vraiment s’être très peu intéressé au Québec pour faire une telle déclaration», a-t-il ajouté.
Le départ de Justin Trudeau et l’élection probable d’un gouvernement conservateur ne rendent pas le projet souverainiste moins pertinent, a-t-il insisté.
« Quelqu’un a-t-il déjà entendu Pierre Poilievre parler de céder les pleins pouvoirs en matière d’immigration au gouvernement du Québec ? dit-il. Non seulement il n’a jamais dit cela, mais en ce qui concerne le chemin Roxham, il a gardé le silence tant que cela ne concernait que le Québec. Il a commencé à en parler lorsque le sujet a commencé à intéresser le reste du Canada. »
Paul-Hus à la défense de son chef
M. St-Pierre Plamondon reproche également au chef conservateur de ne pas « parler de culture » et d’avoir gardé « le silence sur les 6 milliards de transferts en santé qui nous sont dus », entre autres.
Le lieutenant politique de M. Poilievre au Québec, Pierre Paul-Hus, a pris la défense de son chef mardi après-midi en s’attaquant non pas au PQ, mais au Bloc québécois. « Le chef du PQ devrait analyser ce que son partenaire, le Bloc Québécois, a fait au cours des dernières années ! » a-t-il lancé dans un tweet sur le réseau social. Il a soutenu les politiques qui diminuaient la force du Code criminel [en] favoriser les bandits plutôt que les victimes », a ajouté le député fédéral, qui a affirmé qu’un gouvernement conservateur respecterait les « champs de compétence » du Québec.
Le chef péquiste n’a pas dit un mot du Bloc québécois lors de son point de presse matinal.
Rien de positif à dire sur Trudeau
Le chef péquiste n’avait également rien de positif à dire à propos de Justin Trudeau, qu’il a décrit comme « peut-être l’un des pires premiers ministres de l’histoire du Canada en ce qui concerne le Québec ».
En ne reconnaissant aucun héritage, il rompt avec l’habitude des politiques saluant la contribution de leurs adversaires à leur départ. Agir autrement serait « de l’hypocrisie », a-t-il déclaré.
Dans un long tweet publié la veille, on parle de «dégradations» et «d’abus idéologiques de toutes sortes, dont l’utilisation de fonds publics fédéraux pour contester la laïcité au Québec».