Dans la foulée de l’annonce du départ de Justin Trudeau, l’ancienne première ministre libérale de la Colombie-Britannique, Christy Clark, apparaît comme une candidate potentielle pour briguer la direction du parti fédéral. Mais de quel côté du spectre politique se situe-t-elle réellement ?
À 59 ans, l’ancienne première ministre alimente depuis plusieurs mois les rumeurs sur son intention de faire un saut en politique fédérale et de remplacer Justin Trudeau à la tête du gouvernement. Automate.
En réaction au départ de Justin Trudeau, Christy Clark s’est exprimée sur X en français, affirmant toujours libéral
et impatient d’élire un prochain leader pour faire grandir la fête
.
Christy Clark apparaît comme une candidate potentielle à la direction du Parti libéral.
Photo : La Presse Canadienne / Darryl Dyck
Toutefois, le Parti libéral de la Colombie-Britannique, qu’elle a maintenu à la tête de la province entre 2011 et 2017, ne reflétait pas complètement l’idéologie du Parti libéral du Canada, comme l’explique Nicolas Kenny, analyste politique et professeur au département d’histoire. à l’Université Simon Fraser.
Plus à droite, il était davantage associé au Parti conservateur du Canada, tout comme l’ancien premier ministre, dans l’esprit des électeurs.
Christy Clark elle-même a déjà été pressentie pour diriger le Parti conservateur fédéral après la démission d’Andrew Scheer en 2019. Elle a également suivi la course au Parti conservateur en 2022, où elle a apporté son soutien à Jean Charest.
À la tête de la Colombie-Britannique, elle entretient également des liens étroits avec le conservateur Stephen Harper, alors premier ministre du Canada. Elle a notamment assisté à un match de hockey avec lui en 2012.
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Stephen Harper, alors premier ministre du Canada, et Christy Clarke, première ministre de la Colombie-Britannique, ont assisté au 100e anniversaire du temple Gur Sikh à Abbotsford en 2011. (Archives)
Photo : La Presse Canadienne / DARRYL DYCK
Face à la forte polarisation de la société et à la baisse de popularité de Justin Trudeau, le candidat pourrait apporter un vent de changement au parti, selon Nicolas Kenny.
C’est une question d’identité pour le parti libéral : la clé d’un certain succès aux prochaines élections dépend-elle d’un recentrage ou d’un virage à droite ? Ce sera aux militants libéraux de décider.
Le stratège libéral Mark Marissen, ex-mari de Christy Clark, la présente comme une potentielle candidate centriste : C’est drôle, certains disent que c’est à droite, d’autres disent que c’est à gauche, si les gens disent que cela veut généralement dire qu’on est quelque part au centre.
Du déjà vu pour le reviens gamin
Peu connue de la politique fédérale et n’ayant jamais siégé au Parlement, Christy Clarke ne bénéficie pas du même soutien que des personnalités comme Chrystia Freeland ou Mark Carney. La carte de l’étranger
ça pourrait quand même être utile pour jouer, explique Nicolas Kenny.
Le parallèle entre le contexte actuel et celui de l’accession au pouvoir de Christy Clark rend aussi son message particulièrement vendeur, selon l’analyste politique.
Lorsqu’elle prend les rênes du Parti libéral provincial, après la démission de Gordon Campbell, en 2010, le parti est en effet très impopulaire dans les sondages. Elle a ensuite réussi un retour surprise et a fait réélire les libéraux en 2013, malgré un retard de 20 points sur le Nouveau Parti démocratique dans les sondages.
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La Première ministre Christy Clark salue ses partisans après sa victoire surprise en 2013.
Photo : La Presse Canadienne / Jonathan Hayward
Elle est revenue de nulle part et a remporté les élections. Elle s’est présentée comme reviens gamin [candidate de la résurrection]
commente Nicolas Kenny.
Elle peut dire aux militants : faites-moi confiance. J’ai déjà réalisé un tel exploit.
Anthony Housefather, député libéral de Mont-Royal, au Québec, a déclaré lundi qu’elle serait candidate redoutable
dans la course à la direction, en tant que personne élue premier ministre de la troisième plus grande province
citant son charisme et son intelligence.
Même s’ils n’ont pas toujours été d’accord dans le passé, les membres de la classe politique de la Colombie-Britannique ont également salué son possible saut en politique fédérale pour représenter le API.
L’un de nos défis était l’accent mis sur le Québec et l’Ontario, à l’exclusion de l’Ouest canadien et de la Colombie-Britannique. Mme Clarke mettra en lumière ces enjeux provinciaux
a commenté le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby.
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Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a déclaré que Christy Clark amènerait davantage de questions de Colombie-Britannique dans les discussions fédérales.
Photo : - / Ben Nelms
Le chef du Parti conservateur de la Colombie-Britannique, John Rustad, a déclaré qu’il avait un très bonne relation
avec l’ancien premier ministre et être certain qu’ils pourront travailler ensemble, même s’il appuie le Parti conservateur de Pierre Poilievre.
Un message commercial… en français aussi ?
La question du bilinguisme de Christy Clark demeure l’un de ses plus grands défis, selon Nicolas Kenny. Cependant, la marche n’est pas impossible : d’autres l’ont déjà fait, à commencer par Stephen Harper, lorsqu’il se présentait pour le Parti conservateur du Canada.
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Christy Clark lors du débat des chefs en Colombie-Britannique, le 26 avril 2017.
Photo : -
L’an dernier, des sources proches de Mme Clarke racontaient à - qu’elle avait fait deux voyages au Cégep de Jonquière, à Québec, pour apprendre le français.
Pour autant, un apprentissage accéléré suffirait-il à assurer la spontanéité des débats et à convaincre les électeurs ?
Cela fait partie de la marque de fabrique de Christy Clark, cette facilité d’approche. Si elle ne l’a pas en français, il lui sera difficile de faire jouer l’un de ses meilleurs atouts dans son arsenal politique.
ce Nicolas Kenny.
Le Québec est un territoire incontournable pour la recherche de sièges. Si Mme Clark ne maîtrise pas suffisamment le français pour engager le dialogue avec les électeurs québécois, ce sera difficile.
L’histoire a aussi démontré que le passage d’un leader francophone à un représentant anglophone n’a pas aidé le Parti libéral du Canada, ajoute Mario Canseco, président de l’entreprise de recherche et d’analyse. Société de recherche.
Avec les informations de Benoit Ferradini