Après avoir entendu des allégations selon lesquelles Services aux Autochtones Canada (SAC) mettait les enfants en danger en ne traitant pas ces demandes rapidement, le Tribunal canadien des droits de la personne a ordonné à Ottawa d’agir. (nouvelle fenêtre) dans une décision sommaire rendue le 21 novembre, donnant au Canada 30 jours pour contester son ordonnance.
Au dernier moment, le vendredi 20 décembre après-midi, des avocats fédéraux ont déposé une demande de contrôle judiciaire auprès de la Cour fédérale, afin d’annuler la décision.
Certains aspects de la décision sommaire soulèvent d’importantes questions juridiques qui doivent être résolues
a déclaré la ministre des Services aux Autochtones Canada, Patty Hajdu, dans un communiqué annonçant la décision. La déclaration ne précise pas quels sont ces problèmes.
Le dossier déposé par le Canada ne développe pas non plus ce point, se contentant de dire que le tribunal a commis une erreur de droit ou a rendu une décision sommaire déraisonnable
. Le Canada a demandé une pause dans le contrôle judiciaire en attendant la décision complète, a déclaré Hajdu.
Des millions de dollars en litige
Cindy Blackstock, directrice exécutive de la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada, qui a déposé la pétition contre le Canada, a condamné la demande comme une tactique dilatoire dans une récente interview.
Ils devraient se mettre au travail et essayer de se conformer aux décisions de justice au lieu de s’engager dans tous ces conflits stériles.
dit-elle.
Mme Blackstock et l’Assemblée des Premières Nations (APN) portent cette plainte en matière de droits de la personne devant les tribunaux depuis 2007. Ils ont d’abord allégué que le Canada souffrait d’un sous-financement chronique des services d’aide à l’enfance et d’aide sociale. sa famille vivait dans les réserves depuis des années et refusait de se conformer au principe de Jordan.
Mais des fissures sont récemment apparues dans leur approche, l’APN hésitant à commenter la motion de Mme Blackstock. L’APN a accusé réception d’une demande d’entrevue, mais n’a pas répondu.
CBC Indigenous a rapporté le mois dernier que les gouvernements fédéraux, tant conservateurs que libéraux, avaient dépensé au moins 14,5 millions de dollars pour mener – et perdre – cette bataille juridique vieille de 18 ans. Ils ont perdu toutes les décisions sauf une qui a été annulée en appel.
a mentionné Mme Blackstock.
C’est un gaspillage de l’argent des contribuables et, franchement, pire encore, c’est un gaspillage de l’enfance des enfants lorsqu’ils ne prennent pas les mesures nécessaires pour remédier aux problèmes.
elle a déploré.
Le principe de Jordan
Approuvé par la Chambre des communes en 2007, le principe de Jordan vise à garantir que les enfants des Premières Nations puissent accéder aux soins de santé et aux services sociaux sans subir de retards liés à des conflits de compétence.
Il porte le nom de Jordan River Anderson, un garçon de la nation crie de Norway House né avec de multiples handicaps en 1999. Jordan est décédé à l’âge de 5 ans, après avoir passé toute sa vie à l’hôpital parce que le Manitoba et Ottawa ne parvenaient pas à s’entendre sur qui paierait les coûts de sa maison. soins.
Les demandes s’accumulent
Mme Blackstock et l’APN ont non seulement gagné leur cause, mais ont également obtenu 23,4 milliards de dollars d’indemnisation pour les victimes, ainsi qu’une offre distincte de 47,8 milliards de dollars. (nouvelle fenêtre) plus de 10 ans pour réformer le système de protection de l’enfance dans les réserves. Les chefs des Premières Nations ont rejeté l’offre fédérale (nouvelle fenêtre) lors d’une assemblée en octobre dernier.
Le sort de cette initiative est désormais incertain depuis que le premier ministre Justin Trudeau a annoncé sa décision de démissionner une fois que le Parti libéral aura choisi son successeur.
Dans un rapport daté du 10 décembre, le Canada a décrit difficile
et opérationnellement irréalisable, l’ordre d’éliminer immédiatement le retard
.
Services aux Autochtones Canada affirme que son arriéré de demandes en vertu du principe de Jordan s’élève à 140 000 (nouvelle fenêtre)dont 25 000 classés urgents.
Mais le ministère n’a pas été en mesure d’estimer quand l’arriéré sera résorbé, a écrit Dayna Anderson, avocate générale à Justice Canada. Les demandes individuelles urgentes devraient être traitées dans un délai de 12 heures.
Dans sa déclaration, la ministre Hajdu a souligné que près de 8,8 milliards de dollars ont été annoncés pour le principe de Jordan, avec plus de 8,2 millions de produits, services et soutiens approuvés depuis 2016, ajoutant qu’Ottawa s’efforce de répondre au volume croissant de demandes.
Mme Blackstock a rétorqué que les progrès passés ne peuvent excuser la poursuite des violations des droits de l’enfant. Malheureusement, dans de trop nombreux cas, les enfants subissent un préjudice irréparable
indiqua-t-elle.
Basé sur un texte de Brett Forester, CBC Indigenous