Trois semaines après le passage du cyclone Chido, l’île dévastée de Mayotte n’a toujours pas récupéré son réseau électrique ni téléphonique. Dans certaines zones, les Mahorais ne savent toujours pas si leurs proches ont été épargnés ou non. Basée à Pau (Pyrénées-Atlantiques), l’ONG Télécoms Sans Frontières (TSF) a envoyé une équipe sur place pour permettre au plus grand nombre de se reconnecter.
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Depuis le 22 décembre, une équipe de TSF composée de quatre personnes a pu rejoindre Mayotte. Chaque jour, l’ONG néo-aquitaine de téléphonie humanitaire mesure l’ampleur de l’aide qu’elle représente pour les sinistrés, en attendant que les opérateurs puissent rétablir le réseau.
L’île est coupée du monde depuis trois semaines. Dans la majeure partie du pays, le réseau électrique reste défaillant. Et de nombreux habitants ne peuvent pas recharger leur téléphone pour donner ou recevoir des nouvelles de leurs proches. Une angoisse sans nom dans laquelle ils sont plongés depuis la visite de Chido.
Grâce à la technologie TSF, les résidents peuvent avoir accès au Wi-Fi ou à un téléphone satellite. Pour ce faire, l’équipe technique des Télécoms détermine des zones isolées où elle pourra installer son appareil pendant quelques heures. À l’aide d’affiches symbolisant le sigle Wi-FI, l’ONG indique clairement que l’accès gratuit est possible. Les techniciens sont également aidés par un interprète qui parle la langue locale, et en collaborant avec des associations déjà établies comme Médecins du monde par exemple.
Très vite, dans les villages ou les bidonvilles, la nouvelle se répand, surtout lorsque l’opération est couplée à une distribution d’eau. Et là, les visages s’illuminent lorsque la connexion est enfin établie.
On voit de grands sourires, parfois les gens sont très émus. On se doute que ce n’est pas toujours une bonne nouvelle… Au moins, ils le savent.
Inès GuittonneauMember of the Pau NGO Télécoms Sans Frontières
Ces points de connexion permettent aux résidents de contacter leurs proches pendant une durée de deux ou trois heures pendant lesquelles les équipements sont positionnés. “99% de nos opérations sont réalisées connectées à la voiture», sourit Inès Guittoneau qui, même pour sa première mission, semble habituée au système D inhérent à l’urgence post-catastrophe.
La technicienne humanitaire décrit l’accueil réservé à l’équipe et qu’elle perçoit dans le comportement ou les propos de chacun, le «soulagement intense« que représentent ces communications.
Juste après le passage du cyclone, “Certains avaient marché plusieurs heures pour arriver à la capitale où l’accueil a été reçu”, dit le membre de TSF.
C’est une priorité de dire aux gens que vous aimez que vous êtes vivant et que vous allez bien.
Inès Guittonneau,member of the NGO Télécoms Sans Frontières
Grâce au dispositif TSF, certains Mahorais ont réussi à contacter leurs proches pour la première fois depuis le passage du cyclone il y a trois semaines.
VIDÉO. Voir le reportage sur l’intervention de l’ONG TSF sur l’île de Mayotte ►►
durée de la vidéo : 00h01mn44s
Commente Alice Brousse. L’ONG TSF basée à Pau (Pyrénées-Atlantiques) est spécialisée dans la téléphonie humanitaire. Une équipe technique est intervenue en urgence à Mayotte, privée d’électricité et de son réseau téléphonique depuis le passage du cyclone Chido. Contactée par Skype, Inès Guittonneau, membre de TSF, raconte combien les victimes sont heureuses de pouvoir recharger leur téléphone portable et contacter leurs proches dont elles n’ont plus de nouvelles depuis plusieurs semaines.
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©France 3 Pau Sud-Aquitaine
La mission des techniciens de TSF est aussi d’essayer de toucher toutes les populations. Inès Guittonneau précise qu’au fur et à mesure de l’avancée de leurs opérations, ils prennent conscience de différentes problématiques. « Dans les villages, les gens ont essentiellement besoin d’avoir accès au wifi. Dans les bidonvilles, parce que nous manquons d’électricité et que nous essayons souvent de joindre les Comores, c’est plutôt le téléphone satellite qui est populaire pour appeler un téléphone fixe et non un smartphone.
Pour l’instant, l’ONG TSF a mené une quinzaine d’opérations à Mayotte et estime à 1 300 le nombre de personnes ayant bénéficié de son action sur l’ensemble de l’île. Difficile de dire combien de temps les quatre Palois devront y rester, car leur action répond à un réel besoin. Une semaine ou deux, mais ils ne pourront probablement pas rester plus longtemps.