Dakar, 7 jan (APS) – L’artiste sénégalo-suisse Eva Liza dit apprécier « la chance » qu’elle a eu de chanter avec Youssou Ndour, le leader vocal de Super Etoile, samedi dernier lors du Grand Bal 2025, au Grand Théâtre de Dakar .
C’est une expérience « incroyable », dit celle qui clame haut et fort sa double culture sénégalo-suisse à travers ces deux mots wolof : « Kima done » (Qui je suis).
Elle ne trouve pas les mots pour décrire ce qu’elle a ressenti sur scène lors de son duo avec le roi du mbalax en ouverture de ce spectacle sur la chanson « 7 Seconds ».
Pour l’occasion, c’est Eva Liza elle-même qui a remplacé la Suédoise Neneh Cherry qui, à l’origine, interprétait la chanson de l’album « Wommat » (Le Guide) de Youssou Ndour, réalisé en 1994.
« C’était incroyable ! Je n’ai jamais vu autant de monde de ma vie et chanter autant aux côtés d’une légende. En fait, je ne pense pas vraiment qu’il y ait de mots pour décrire ce que j’ai ressenti, car c’est simplement une opportunité que je n’oublierai jamais », a expliqué lundi la jeune artiste. 22 ans lors d’une conférence de presse.
Malgré le stress de voir autant de gens chanter et danser en même temps, elle a dit avoir su mettre toutes les chances de son côté pour pouvoir profiter pleinement de l’événement.
« Je regardais le public, il y avait tellement de monde. C’était vraiment incroyable, c’est pour ça que j’étais super stressée, mais c’est un stress que j’ai contenu et que j’ai utilisé dans ma prestation”, a-t-elle confié lors de cette rencontre.
En plus de chanter avec son « idole », Eva Liza avait un double défi à relever, celui de montrer aux Sénégalais qu’elle sait chanter et à Youssou Ndour qu’elle est une artiste.
Car la connexion entre les deux artistes date du très jeune âge grâce à la tante d’Eva, Liza, qui travaillait avec le lead vocal de Super Etoile.
“Nous lui envoyions constamment mes productions, mais je devais faire mes preuves pour qu’il me voie et me valide en tant qu’artiste”, raconte celle qui a chanté pour la première fois avec Youssou Ndour le 29 août, à Genève, lors d’un concert. par l’artiste mondial.
Eva Liza Ciss, de son vrai nom à l’état civil, était au Sénégal non pas pour réitérer cette expérience avec Youssou Ndour, mais pour chanter et partager sa musique avec le public sénégalais.
Le single « Kima done », dans lequel elle chante en wolof et en français, parle de sa double culture, suisse par sa mère et sénégalaise par son père.
« +Kima done+ fait référence à ma métisse. C’est +Qui suis-je ?+. C’est justement important pour moi, car j’ai grandi avec ces deux cultures : suisse, sénégalaise et maintenant française, car j’étudie en France. J’ai pensé qu’il était temps de parler de ma métisse et je l’ai fait. Cette chanson m’a permis d’avoir le soutien de mes frères et sœurs sénégalais », a expliqué l’artiste. Elle raconte avoir été aidée dans ses cours de wolof par l’artiste française d’origine sénégalaise Julia Sarr.
« Elle m’apprenait les paroles en wolof de la chanson et comment les prononcer correctement, car je suis en train d’apprendre le wolof. Je ne peux pas encore dire que je parle couramment le wolof. Mais j’ai l’intention de le faire, car je prends des cours chaque semaine », explique Eva Liza.
Elle a participé au festival « Dakar inside » au Grand théâtre de Dakar, le 21 décembre, avec Dadju, Mia Guissé, entre autres artistes.
D’ailleurs, son rêve est de mélanger les sonorités sénégalaises et même africaines dans sa musique très ouverte aux différents styles de pop, afrobeat, etc. et de côtoyer des artistes sénégalais de sa génération comme Mohamed VJ, Mia Guissé, entre autres. .
Elle rêve aussi de collaborer avec de grands artistes du continent.
« Il y a tellement d’artistes avec lesquels j’aimerais travailler. Si nous restons sur l’Afrique, il y a Rema et Burna Boy du Nigéria qui sont de grandes inspirations pour moi », a-t-elle déclaré.
Surnommée la « Rihanna sénégalaise » par ses nombreux followers sénégalais sur le réseau social TikTok, une de ses idoles d’ailleurs, elle allie chant et danse et prévoit de sortir un EP (un mini album) cette année.
Elle a également longuement parlé de ses actions sociales en faveur des filles de l’école Mariama Bâ, à travers des dons de serviettes hygiéniques.
Interrogée sur les violences faites aux femmes, elle a souligné sa volonté d’être parmi les porte-drapeaux dans la lutte contre ce phénomène.
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