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VRAI MAIS… Selon la Fédération du Commerce et de la Distribution, les ventes de foie gras en France ont augmenté de 31,1% du 21 au 28 décembre. Un chiffre à prendre avec des pincettes pour les producteurs lotois qui ont vu leurs ventes augmenter légèrement mais sortent à peine la tête de l’eau et restent en alerte.
C’est une bonne nouvelle pour les producteurs. Mais pas de quoi sauter au plafond. Selon une étude réalisée par la Fédération du Commerce et de la Distribution, 31,1 % de foie gras en plus a été vendu du 21 au 28 décembre 2024 par rapport à la même période, un an plus tôt. Données de consommation collectées dans les hypermarchés, supermarchés, e-commerce et magasins de proximité. S’il devait résumer la situation, Pierre-Olivier Prévot, directeur de la coopérative La Quercynoise, du groupe Capel, dirait plutôt : “Nous sommes contents, mais attention, nous restons prudents.” Cette augmentation de plus de 30 % doit être contextualisée mais surtout prise avec des pincettes. “C’est un chiffre trompeur car nous le comparons à une année où les volumes étaient absents, donc une année historiquement basse en termes de ventes”, tient-il à souligner.
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Et de rappeler : « Globalement, la production a chuté de 30 % par rapport à 2015 et les abattoirs continuent de fermer dans plusieurs départements. Les impacts de plusieurs années de grippe aviaire sont majeurs, nous sommes dans un secteur en pleine restructuration industrielle ». Difficile de se réjouir dans ce contexte. Cependant, La Quercynoise enregistre toujours une hausse de près de 15% par rapport à 2023. “Nous avons augmenté nos volumes et les prix ont littéralement baissé, c’est quand même une vraie satisfaction, nous sommes très contents de la campagne”, souligne le directeur de la structure. qui regroupe près de 160 producteurs de foie gras. Il faut dire aussi que depuis cet automne, aucun foyer de grippe aviaire n’a été détecté dans le Lot, laissant un peu de répit aux agriculteurs. “D’ailleurs, la vaccination des mouches d’eau semble porter ses fruits puisque plusieurs foyers ont été identifiés en France mais aucun ne s’est propagé”, ajoute-t-il.
Grâce à la vaccination ?
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A Coeur-de-Causse, Emmanuelle Larcher vaccine ses canards depuis plus d’un an. Un travail à long terme mais rentable. « On les attrape deux fois pour les vacciner et en plus, on fait cinq prélèvements par semaine, dans le cadre d’une surveillance passive, pour les laboratoires. Enfin, depuis la campagne de vaccination, le 1er octobre 2023, les services vétérinaires viennent réaliser des prélèvements toutes les trois semaines. C’est contraignant et cher mais on s’y est habitué », explique-t-elle. Dans sa ferme-auberge traditionnelle, elle élève, engraisse et transforme chaque année en famille plus de 10 000 canards. Cet hiver, elle a vu ses ventes faiblir légèrement : près de 5 % de mieux qu’en 2023. « En termes de volumes, nous sommes stables. En revanche, nous avons effectué moins d’expéditions que les autres années », constate-t-elle. Le moral est quand même meilleur, d’autant que « l’épée de Damoclès » s’est un peu éloignée. Les clients sont à moitié rassurés par la vaccination. Certains y voient un gage de qualité, d’autres ont peur des risques. « Or, un canard vacciné ne représente aucun danger lorsqu’il est consommé. Le rappel est effectué à 22 jours, ils sont tués à 16 semaines », précise l’agriculteur.
L’avenir du secteur est impossible à prédire. « La production fait trop de yoyo. Tant sur les volumes que sur la consommation. Comment ces deux éléments vont-ils s’ajuster ? Quel sera l’état des stocks des différents producteurs au 1er janvier», demande Pierre -Olivier Prévot de La Quercynoise. Équation fragile.
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