quand Riss l’athée remet en question les trois religions monothéistes

quand Riss l’athée remet en question les trois religions monothéistes
quand Riss l’athée remet en question les trois religions monothéistes
Image tirée du documentaire de Riss, « So Be They ». .

FRANCE.TV – À LA DEMANDE – DOCUMENTAIRE

Dix ans après l’attentat terroriste contre les locaux de Charlie Hebdoà Paris, le 7 janvier 2015, Riss, directeur de publication et athée, cherche encore à comprendre. Il a donc eu l’idée d’en discuter avec des représentants des trois grandes religions monothéistes – judaïsme, christianisme et islam – dans un lieu des plus œcuméniques : Jérusalem.

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Il fait ce choix seul. A la fois auteur, réalisateur, dessinateur (il illustre des séquences historiques sous forme animée), intervieweur et narrateur, il rapporte un documentaire incontournable, à voir et à revoir pour en assimiler toute la densité et en apprécier l’humour.

Côté scénario, son film mélange les codes. Du road movie, Riss a ainsi conservé l’arrivée en voiture à Jérusalem ou le passage du checkpoint pour se rendre à Hébron, en Palestine ; de l’enquête, il a la précision des faits, les dates, les sources – la chronologie sur les étapes marquantes de la vie de Charlie Hebdo justifie à lui seul le visionnage du film. Du carnet de voyage, il tient les pérégrinations, papier et crayons à la main, et le chapitre en six parties, qui structure les rencontres.

Certaines vannes

Face à lui, des interlocuteurs de choix : l’imam et docteur Mustafa Abu Sway, à la mosquée Al-Aqsa ; le jeune rabbin londonien Dov Ber Cohen ; le frère grec orthodoxe Issa Thaljieh ; le Père Peter DuBrul, professeur à l’Université de Bethléem ; Noam Arnon, porte-parole des colons d’Hébron… En retour, Riss ne provoque pas. Mais son très fort accent français fait sourire et il ne peut se retenir de quelques plaisanteries – comme lorsqu’on lui présente deux sites dont chacun prétend avoir accueilli la Cène : « Jésus a dû manger deux fois ce jour-là. »

Mustafa Abu Sway sait aussi faire preuve de légèreté dans la fermeté. Lorsque Riss lui demande, dans le chapitre « Tolérance », ce qu’il pense de la conversion des fidèles, l’imam répond : « La religion n’est pas un club de football. On ne passe pas du Real Madrid au FC Barcelone comme ça. » Suivront « Blasphème », « Doute », « Liberté », « Vivre sans Dieu »… Dans la rubrique « Humour », Riss demande : « Pourquoi Jésus ne rit-il jamais ? » Si chacun assure que sa religion ne s’oppose pas au rire, une large majorité condamne “humour choquant”.

«Dans son Chroniques martiennes [1954 en France]Ray Bradbury prédisait une société futuriste qui aurait banni l’humour et l’ironie au nom du respect des sensibilités de chacun, religieuses ou identitaires.rappelle la voix off. Cela signifie-t-il que l’audace appartient au passé ? Devant le Mur Occidental, Riss écrit sur un papier : ” Lire Charlie Hebdo tous les mercredis. » Il l’enroule, s’approche du mur et le glisse dans une fissure entre les pierres. Puis il tourne les talons, visiblement satisfait de sa belle plaisanterie.

Ainsi soient-ils. A la recherche de la foidocumentaire de Riss (Fr., 2024, 90 min). Disponible à la demande sur France.tv.

Catherine Pacary

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