Alors que le tabagisme continue de ravager des vies et d’augmenter les dépenses publiques, le ministre de la Santé, Amine Tahraoui, tire la sonnette d’alarme. Lors de son discours à la Chambre des Représentants, il a révélé l’ampleur du problème et les mesures envisagées pour freiner cette épidémie silencieuse.
Lors de la séance hebdomadaire de questions orales à la Chambre des représentants, Tahraoui a souligné que le tabagisme constitue un problème majeur de santé publique. Il a dévoilé des chiffres alarmants, confirmant que le tabac provoque la mort de milliers de Marocains chaque année et coûte 5 milliards de dirhams à l’économie nationale.
Selon les explications du ministre, étayées par les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le tabagisme tue près de 8 millions de personnes dans le monde chaque année, et que le Maroc n’est pas épargné par cette catastrophe mondiale. .
Il a ainsi précisé que 13,4% Les adultes marocains âgés de 18 ans et plus fument, un chiffre alarmant qui explique pourquoi le tabagisme est responsable de 8% des décès au Maroc. Le bilan est encore plus lourd pour certaines maladies spécifiques. Tahraoui a indiqué que 75% des décès dus au cancer du poumon et 10% des décès dus aux maladies respiratoires sont imputables au tabac.
Par ailleurs, il a profité de l’occasion pour présenter le résultats d’une évaluation menée par le ministère. Cela montre que le tabagisme provoque chaque année 74 000 cas de maladies cardiovasculaires, ainsi que 4 227 nouveaux cas de cancer du poumon, provoquant 12 800 décès prématurés. Le ministre a affirmé que ces chiffres traduisent une véritable hémorragie sanitaire et financière pour le pays.
Ainsi, la lutte contre le tabac devient une priorité affichée de la stratégie nationale de prévention et de contrôle des maladies non transmissibles pour 2019-2029. Tahraoui a souligné que l’objectif ambitieux est de réduire la consommation de tabac chez les personnes âgées de 15 ans et plus de 20% d’ici 2029.
Pour y parvenir, le ministère compte sur une intensification des campagnes de sensibilisation, avec le soutien actif des médias, pour sensibiliser le grand public aux méfaits du tabac. Par ailleurs, il renforce l’accompagnement des fumeurs souhaitant arrêter de fumer, en multipliant les services d’accompagnement dans les établissements de santé, notamment dans les centres de santé destinés aux jeunes.