Les chefs des partis d’opposition à la Chambre des communes n’ont pas tardé à se mettre en mode élection lundi après que Justin Trudeau a annoncé sa démission prochaine de son poste de premier ministre et chef du Parti libéral du Canada.
Le chef de l’opposition officielle, Pierre Poilievre, a commencé son message sur X par cette phrase : Rien n’a changé.
Le chef du Parti conservateur du Canada (PCC) affirme que tous les députés libéraux et candidats à la direction ont soutenu TOUT ce que Trudeau a fait pendant neuf ans
.
Selon M. Poilievre, le clan libéral tente maintenant de tromper les électeurs en [proposant¼ un autre visage libéral pour continuer à arnaquer les Canadiens pendant encore quatre ans, tout comme Justin Trudeau
.
Dans une allocution faite devant sa résidence de fonction de Rideau Cottage, lundi matin à Ottawa, Justin Trudeau a annoncé son intention de démissionner de son poste de chef du Parti libéral du Canada (PLC) et de premier ministre, une fois que le parti aura choisi son prochain chef
.
M. Trudeau, dont le premier des trois mandats à la tête du pays s’était amorcé en novembre 2015, a également annoncé qu’il avait obtenu de la gouverneure générale la proprogation du Parlement jusqu’au 24 mars.
La seule façon de réparer ce que les libéraux ont brisé est de tenir des élections afin d’élire des conservateurs de gros bon sens qui ramèneront la promesse du Canada.
Un jugement extrêmement sévère
Pour le chef du Bloc québécois (BQ), Yves-François Blanchet, qui a tenu une conférence de presse moins d’une heure après l’annonce de Justin Trudeau, les Québécois vont porter un jugement sur le bilan du gouvernement libéral en général
. Et j’ai bien peur que ce jugement soit extrêmement sévère
, a-t-il dit.
C’est un gouvernement extraordinairement centralisateur qui empiète systématiquement sur les compétences et les juridictions du Québec et des provinces et qui ignore les demandes non seulement du Québec, mais aussi des [autres] provinces.
Entre autres flèches lancées contre le gouvernement de M. Trudeau, M. Blanchet a critiqué perte de contrôle
en matière de dépenses publiques ; politiques migratoires nuisible au Québec
; et un refus obstiné de se rencontrer [sic] ses obligations envers ses alliés et partenaires
dans un contexte géopolitique inquiétant
.
Le chef du Bloc québécois a dit vouloir la tenue d’élections générales le plus rapidement possible
. Un vote qui ne devrait pas tarder après la reprise du Parlement le 24 mars, selon lui.
Le NPD évoque une « trahison »
De son côté, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, a déclaré que le problème n’a pas été résolu
à Justin Trudeau et que les libéraux ne méritaient pas une autre chance, quel que soit leur chef
.
Pour le chef de NPDqui tenait une conférence de presse en début d’après-midi, M. Trudeau et les libéraux trahi
la population canadienne : Ils vous ont abandonné face à la flambée des prix de l’immobilier
et face la crise des soins de santé
.
Le chef néo-démocrate a ajouté que les libéraux avaient permis pour que les grandes entreprises fassent passer leur cupidité avant les besoins
de la population.
On voit très bien qui il [Pierre Poilievre] représentera : les gens qui sont riches.
M. Singh, qui se dit prêt arrêter les conservateurs
de Pierre Poilievre dans la bataille électorale qui l’attend cette année, a souligné que le chef conservateur ne semblait pas prêt à répondre aux questions des médias lundi. Cependant, affirme le chef néo-démocrate, M. Poilievre rencontré plus de 100 lobbyistes d’entreprises
depuis deux ans et a collecté des fonds auprès de personnes extrêmement riche
.
Comme un train qui déraille au ralenti
Dans un communiqué publié lundi, la chef du Parti vert Elizabeth May a déclaré que non seulement l’annonce du départ de M. Trudeau ne surprenait personne, mais que la baisse du soutien à ce dernier avait semblé à un train qui déraille au ralenti
depuis le 16 décembre.
C’était pénible à regarder
a poursuivi Mme May, qui a rappelé qu’en 2011, alors que le API Ayant perdu son statut d’opposition officielle à la suite des élections générales, Justin Trudeau hésitait beaucoup à se lancer dans la course à la direction de son parti.
Le député de Papineau s’est retrouvé dans un coin reculé de la Chambre, assis à côté de moi, le premier député vert, et des quelques élus restants du Bloc québécois, avec ses quatre députés.
» écrit Elizabeth May.
Si quelqu’un comprenait ce que cela signifierait pour ses enfants de devenir premiers ministres, c’était bien Justin Trudeau, lui-même enfant d’un premier ministre.
Selon Mme May, Justin Trudeau, qui avait choisi de devenir enseignant, n’avait pas n’a jamais été prêt à suivre les traces de son père
(NDLR : Pierre Elliott Trudeau, premier ministre du Canada de 1968 à 1979 et de 1980 à 1984).
Tout en se disant attristée par promesses non tenues des libéraux
de Justin Trudeau, Elizabeth May a remercié ce dernier pour les services qu’il a rendus à son pays.
L’APN parle de des mesures significatives
La Chef nationale de l’Assemblée des Premières Nations, Cindy Woodhouse Nepinak, a participé en décembre dernier à une assemblée spéciale des chefs de l’APN à Ottawa. Lundi, elle a salué les progrès du gouvernement de Justin Trudeau en matière de droits des peuples autochtones. (Photo d’archives)
Photo : La Presse Canadienne / Spencer Colby
Le Chef national de l’Assemblée des Premières Nations (APN), Cindy Woodhouse Nepinak, a réagi dans un communiqué à l’annonce du départ prochain de Justin Trudeau : Au cours de sa décennie au pouvoir, le premier ministre Trudeau a pris des mesures importantes pour s’attaquer à des enjeux de grande importance pour les Premières Nations.
À cette fin, Mme Nepinak a cité l’adoption de la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, une étape fondamentale dans l’alignement du droit canadien sur les droits et l’autodétermination des Premières Nations
.
Mais il reste beaucoup à faire, a déclaré le chef duAPN, notamment en matière de services à l’enfance, où une réforme en profondeur est nécessaire. En octobre dernier, les dirigeants des Premières Nations du Canada ont rejeté un projet d’accord de 47,8 milliards de dollars sur 10 ans avec le gouvernement fédéral, destiné à réformer le système de protection de l’enfance autochtone.