Par
Sébastien Comet
Publié le
6 janvier 2025 à 17h12
; mis à jour le 6 janvier 2025 à 17h17
Une vingtaine de personnes sont présentes ce lundi 6 janvier 2025 au matin, sur le parking Intermarché de Soorts-Hossegor. Tout le monde s’est réuni pour une phase importante du travail du ligne à très haute tension (THT) qui doit permettre à l’opérateur de RTE de réaliser une interconnexion électrique entre la France et l’Espagne.
Cinq militants perchés dans les arbres
L’opposition à ce projet, qui se concrétise depuis trois ans avec le collectif « Arrêtez le THT 40 »continue d’alerter le grand public sur les effets dévastateurs des travaux qui ont débuté dans les Landes en novembre 2023 sur les chantiers de Seignosse, Hossegor et Capbreton.
Dans cette lutte inégale contre le géant français des transports électriques, ils ont été rejoints par les « écureuils », ces militants écologistes qui s’emparent des arbres pour dénoncer leur destruction. Cinq d’entre eux, dont certains affirment faire partie du « Extinction Rébellion » sont basés depuis le 4 janvier sur le tracé du projet, au milieu de la forêt landaise, sur la commune de Soorts-Hossegor.
Protéger la biodiversité
«Nous sommes ici pour une durée indéterminée», déclare Kiwi. La jeune femme, qui avoue avoir bien dormi la nuit dernière malgré le mauvais temps, insiste : “Nous lançons un appel à la mobilisation, nous aimerions qu’il y ait un maximum d’écureuils pour construire un petit village de cabanes qui permettra de survivre”. possible de vraiment un obstacle aux machines.
Ces machines ne sont pas loin. Si on ne les a pas encore entendus, ils arriveront bientôt puisque depuis lundi, une partie de la RD 652 qui longe la zone Pédebert est fermée à la circulation pour une durée de plusieurs semaines, signe d’une augmentation des travaux.
Les militants juchés sur une plateforme en bois qu’ils ont eux-mêmes érigée sur un chemin de randonnée évoquent tour à tour une volonté de « protéger la biodiversité », mais aussi « lainjustice » de ce projet, « le santé publique » et aussi « le démocratie« . (Selon les opposants, 96% de la population a voté contre ce projet et son tracé lors des deux enquêtes publiques).
Selon eux, la transition écologique, bien que constamment évoquée par la classe politique, reste encore insuffisante, voire inexistante. Ils prônent notamment une volonté de relocaliser l’alimentation et de voir cette fameuse transition écologique enfin solidement enclenchée.
C’est une combinaison de raisons qui nous amène ici. De nombreux grands projets nous sont imposés par l’État ou l’Europe et nous rencontrons parfois des conflits d’intérêts. Disons que dans ce type de projet, ce n’est pas le bien public qui domine. Les citoyens doivent avoir ce sentiment de vigilance et d’action, car il est difficile de pouvoir compter sur les pouvoirs publics pour nous protéger.
400 km entre océan et terre
Aidé par les membres locaux d’Extinction Rebellion et le collectif « Stop THT 40 », ils ont reçu ce lundi matin du ravitaillement, notamment de la nourriture, ainsi que du matériel pour accroître le confort, même si la météo n’était pas prévue. pas bien cette semaine. La détermination de ces militants reste néanmoins intacte.
Cette ligne à très haute tension (THT) dite « Golfe de Gascogne » s’étend sur près de 400 km et est enfouie à la fois dans le sol, mais aussi dans l’océan. Il relie le poste de Cubnezais (près de Bordeaux) au poste de Gatika (près de Bilbao). Selon RTE, cette ligne permettrait de doubler les capacités d’échange d’électricité entre la France et l’Espagne “pour les porter à 5 000 MW, de quoi alimenter 5 millions de foyers”.
Demande de moratoire de François Bayrou
Le 25 décembre, les opposants ont demandé au nouveau Premier ministre, François Bayrou, un moratoire immédiat sur le tracé du projet. Ils invitent le maire de Pau à s’appuyer sur le rapport du Conseil national de protection de la nature du 22 août 2022 qui avait rendu un avis défavorable.
Pour rappel, le 14 août 2024, le tribunal de Bayonne avait suspendu le chantier après avoir jugé qu’il ne respectait pas la protection de la biodiversité marine. Il a repris quelque temps plus tard. D’autres démarches juridiques sont en cours, affirment les opposants. Ils réclament toujours un tracé qui passerait « le long de l’autoroute et de l’infrastructure ferroviaire déjà existante ».
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