Les habitants de Saint-Laurent-du-Maroni partagent leurs vœux pour 2025

Cinéma, sécurité, propreté : à l’aube de cette nouvelle année, les habitants expriment leurs attentes pour une ville plus moderne et dynamique. Entre grands enjeux et besoins spécifiques, leurs témoignages dressent un portrait sincère de la ville.

Vue aérienne de Saint-Laurent-du-Maroni, commune en pleine expansion au bord du fleuve Maroni.

©Eric LÉON

En début d’année, les habitants de Saint-Laurent-du-Maroni partageaient leurs aspirations pour le développement de leur ville. Les témoignages recueillis lors d’un micro trottoir révèlent des préoccupations majeures, mais aussi des besoins plus spécifiques qui reflètent la diversité des attentes.


Le cinéma municipal « Le Toucan » à Saint-Laurent, un projet en suspens et attendu avec impatience par les citoyens.

©Eric LÉON

Comment une ville qui organise chaque année un festival international du film documentaire peut-elle ne pas avoir de salle de cinéma ?

» demande Seskia, soulignant un paradoxe saisissant. Avec plus de 60 000 habitants, Saint-Laurent-du-Maroni reste privé d’un lieu où familles et amis pourraient se retrouver pour partager des moments culturels.

L’absence de ces infrastructures empêche également une partie de la population de profiter pleinement de l’offre culturelle locale. Un cinéma représenterait bien plus qu’un équipement, il renforcerait la vie sociale et culturelle de la ville.


Une patrouille dans les rues de Saint-Laurent-du-Maroni, où la sécurité est une préoccupation majeure des habitants.

©Eric LÉON

Les jeunes de la ville expriment de fortes inquiétudes quant à la sécurité.

Beninja souligne le manque d'espaces de loisirs pour les enfants et les jeunes dans la ville.
Bejana souligne le manque d’espaces de loisirs pour les enfants et les jeunes dans la ville.

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Même dans mon lycée, je ne me sens pas en sécurité

confie Bejana, qui a déjà été victime d’un vol. Le sentiment d’insécurité est omniprésent, que ce soit dans la rue ou dans les lieux publics.

Cette réalité limite leurs déplacements et freine leur développement, dans une ville où ils souhaitent pourtant évoluer librement. Pour eux, la sécurité doit devenir une priorité absolue des collectivités locales en 2025.

Dans certains quartiers, comme Lac Bleu et « Les Vampires », la gestion des déchets demeure un problème criant. Janine déplore les dépôts d’objets encombrants et de déchets ménagers laissés à l’abandon sur les trottoirs : « Chaque résident semble avoir son dépôt personnel devant sa porte. »

Déchets abandonnés dans une rue du quartier Saint-Maurice, reflet de l'incivisme et d'une gestion insuffisante des encombrants.
Déchets abandonnés dans une rue des Vampires, reflet d’un incivisme et d’une gestion difficile des encombrants par les autorités compétentes.

©Eric LÉON

Selon certains habitants interrogés, ces déchets posent des problèmes d’hygiène et de sécurité, notamment pour les enfants. Une meilleure gestion des déchets encombrants, combinée à des campagnes de sensibilisation, serait un premier pas vers une ville plus propre et plus agréable à vivre.

Au-delà de ces enjeux majeurs, d’autres habitants ont exprimé des attentes particulières pour enrichir la vie à Saint-Laurent-du-Maroni :

Valérie souligne l’urgence de développer un réseau de transports publics fiable. “Dès qu’on a une panne de voiture, on est coincé”, explique-t-elle, regrettant la dépendance totale à l’automobile.

Mehdi, éleveur amateur, déplore le manque de magasins proposant de l’aliment pour le bétail :

Mehdi, éleveur amateur, réclame une meilleure disponibilité de l'aliment du bétail dans la région.
Mehdi, éleveur amateur, réclame une meilleure disponibilité de l’aliment du bétail dans la région.

©Eric LÉON

Même pour deux poules, c’est difficile de s’approvisionner.

Un problème qui révèle la nécessité d’un soutien accru au secteur agricole local.

Ali aimerait voir se développer des cafés ou des coffee shops.

Ali exprime son souhait de voir se développer à Saint-Laurent des cafés et des cafés-restaurants, des lieux propices aux échanges et à la cohésion sociale.
Ali exprime son souhait de voir se développer à Saint-Laurent des cafés et des cafés-restaurants, des lieux propices aux échanges et à la cohésion sociale.

©Eric LÉON

Ces lieux permettraient de tisser des liens entre les différentes cultures de la ville

ajoute-t-il en rappelant que Saint-Laurent est une ville multiculturelle.

Wilda souligne l’insuffisance des stations-service : « Deux stations-service pour une ville de cette taille ne suffisent pas. »

Jion, de son côté, déplore l’état des routes et l’absence de trottoirs sur certaines grandes avenues. « Les nids-de-poule dans mon quartier sont insupportables. Un peu d’entretien ne serait pas de trop pour cette année. »

Enfin, Charles attire l’attention sur le quartier historique du Chinese Village, l’un des plus anciens de la ville. « À l’époque, nous achetions le poisson directement sur les berges. Aujourd’hui, on achète sur le pouce, dans les réfrigérateurs. Ce serait bien de développer cette partie de la banque et d’ouvrir une vraie poissonnerie. » Une suggestion qui met en lumière un paradoxe pour une ville située au bord du fleuve.

Un avenir à construire ensemble

Entre infrastructures, culture, sécurité et besoins spécifiques, les souhaits des habitants dressent le portrait d’une ville pleine de potentiel, mais encore marquée par des écarts importants. Ces témoignages résonnent comme un appel à l’action pour faire de 2025 une année de progrès concrets et partagés.

 
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