Sécurité renforcée suite au premier accident mortel de Crossair (2000)

Sécurité renforcée suite au premier accident mortel de Crossair (2000)
Sécurité renforcée suite au premier accident mortel de Crossair (2000)

Keystone-SDA

Le 10 janvier 2000, dix personnes sont mortes lorsqu’un avion de Crossair s’est écrasé dans un champ à Nassenwil (ZH), peu après son décollage de Zurich-Kloten. L’accident survenu il y a 25 ans était dû à une erreur humaine. Suite au drame, la sécurité a été renforcée.

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29 décembre 2024 – 09h00

(Keystone-ATS) Lorsque les pompiers sont arrivés sur les lieux du sinistre ce lundi 10 janvier 2000 vers 18h00, ils n’ont aperçu qu’un cratère en feu dans un champ vidé à Nassenwil, dans la commune de Niederhasli (ZH). Il ne restait pratiquement rien de l’avion écrasé, un Crossair Saab 340B.

Selon le rapport final du Bureau d’enquête sur les accidents d’aviation (BEAA), le degré de destruction était extrême : la plupart des débris s’étaient enfoncés à environ trois mètres sous terre. Selon des témoins, l’avion avait effectué une descente abrupte. Les dernières données enregistrées juste avant l’impact ont montré que le nez de l’avion s’était abaissé de 63 degrés.

Deux minutes et 17 secondes

Le vol LX498 à destination de Dresde (D) a décollé à 17h54 et quelques secondes dans l’obscurité sur la piste 28 de l’aéroport de Zurich en direction ouest. Deux minutes et 17 secondes plus tard, l’avion, avec à son bord sept passagers et trois membres d’équipage, s’est écrasé. Il n’y avait aucun survivant.

L’accident n’est pas dû à une défaillance technique mais à des facteurs humains. Le rapport final faisait notamment état d’une réaction inappropriée de l’équipage aux instructions de la tour de contrôle.

L’accident s’est produit lorsque les pilotes ont reçu l’ordre, après environ une minute de vol de montée initiale, d’effectuer un virage à gauche. Le copilote n’a pas réussi à saisir dans le système de gestion de vol les données nécessaires pour que l’avion effectue un virage à gauche : l’avion amorce alors un virage à droite.

Selon le rapport final, cette erreur n’était pas nécessairement dangereuse. Le contrôle aérien s’en est aperçu et a finalement autorisé le virage à droite. Le commandant ne s’en est visiblement pas rendu compte : il a alors probablement perdu le sens de l’orientation et l’engin a entamé une descente en spirale avant de s’écraser.

Formation insuffisante

L’accident de Nassenwil est le premier accident mortel de Crossair. Le drame a donné lieu à des débats passionnés. Le secteur manquait alors de pilotes et l’entreprise fondée et dirigée par le Bâlois Moritz Sutter, lui-même pilote, recrutait de la main d’œuvre à des prix avantageux notamment en Europe de l’Est.

Le commandant était un Moldave de 42 ans. Avant son emploi chez Crossair, il avait principalement travaillé sur des avions équipés d’instruments russes. Le soir de l’accident, il a décollé de Zurich pour la quatrième fois seulement, dans un anglais approximatif. Le copilote, âgé de 35 ans, était originaire de Slovaquie et avait rejoint Crossair six mois avant l’accident.

Les systèmes européen et russe divergent dans la représentation de l’horizon artificiel. Sous le stress, le commandant a fait appel à d’anciens réflexes pour interpréter les instruments, conclut en substance le rapport. Une certaine responsabilité a été attribuée à Crossair car la compagnie n’a pas systématiquement formé ses commandants aux systèmes et procédures de navigation occidentaux.

Sécurité renforcée

Le commandant de bord avait également décidé de ne pas utiliser le pilote automatique, ce qui aurait probablement évité l’accident, selon les enquêteurs. Suite aux recommandations de la BEAA, la compagnie Swiss – qui a succédé à Crossair – a imposé aux équipages d’enclencher le pilote automatique lorsqu’ils se trouvent dans une phase de vol nécessitant beaucoup d’attention.

Avec l’introduction des normes européennes, l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) a également modifié par la suite sa pratique de validation des licences de pilotes étrangers. Un examen médical auprès d’un médecin suisse agréé est désormais exigé. Les exigences imposées aux experts chargés de la formation des pilotes ont également été renforcées.

 
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