Passionnée de généalogie et d’histoire de Montferrand, Annie Frier œuvre pour que les victimes oubliées de l’histoire puissent obtenir la mention « Mort pour la France »
Née dans une commune Michelin de Montferrand, employée tout au long de son parcours professionnel chez Bib comme secrétaire puis adjointe de direction, Annie Frier est aujourd’hui passionnée par la généalogie et l’histoire locale, plus particulièrement celle de Montferrand*. En faisant ses recherches, axées sur les deux conflits mondiaux, elle s’est rendu compte que la mention Mort pour la France n’avait pas été attribué à certaines personnes, notamment victimes des bombardements de l’usine Michelin de Cataroux le 16 mars 1944 et de celui d’Aulnat, visant les Ateliers Industriels Aéronautiques (AIA) et l’aérodrome, alors aux mains des Allemands, le 30 avril 1944. Ces deux bombardements faisaient partie des nombreux « bombardements alliés », événements de guerre sur lesquels la société a rapidement mis un voile, bien qu’ayant causé des milliers de victimes civiles. et des dégâts considérables.
13 victimes non honorées par la mention Mort pour la France
Portée par la loi du 2 juillet 1915, la mention Mort pour la France nous permet d’honorer la mémoire des combattants et des victimes civiles dont la mort est imputable à des actes de guerre. Elle est désormais étendue à tous les conflits où Français et étrangers, militaires ou civils, peuvent mourir au service du pays. Mais dans des périodes souvent chaotiques, il arrive que cette mention ne soit pas attribuée aux victimes. Annie Frier a identifié 6 femmes et 3 hommes qui n’avaient pas droit à l’évocation, sur les 21 victimes de l’attentat de Cataroux. Idem pour 4 femmes sur les 9 victimes de l’attentat d’Aulnat.
Les démarches d’Annie Frier auprès de l’ONAC et des mairies
Forte de ses conclusions, Annie Frier a entrepris des démarches pour que les noms de ces personnes « oubliées » figurent sur les registres officiels. Les dossiers ont été traités à Caen dans le Calvados, où est implanté le service ONAC, Office National des Anciens Combattants, qui gère ce type de demande en vue de l’attribution de la mention. Grâce à son travail, les 13 personnes disparues lors de ces deux épisodes dramatiques ont été officiellement reconnues Mort pour la France, par l’ONAC. 80 ans après les événements, cette reconnaissance est naturellement une satisfaction pour la passionnée d’histoire qui ne considère pas son action terminée. S’il lui est assez facile de mettre à jour les registres du portail MemorialGenWeb dont elle est contributrice, elle a également dû entreprendre des démarches auprès des mairies pour que les noms des personnes reconnues soient également inscrits sur les monuments aux morts et éventuellement cités dans les journaux officiels. discours. La dernière cérémonie qui s’est déroulée dans le quartier de la Plaine s’est déroulée devant un monument sur lequel des noms manquants ont été ajoutés par la municipalité de Clermont. Annie Frier œuvre aujourd’hui pour qu’un monument commémoratif soit créé en hommage aux victimes de Cataroux. Cette dernière pourrait être installée place de la Rodade, mais son emplacement serait sans doute plus judicieux à proximité de l’usine reconstruite alors que les travaux de requalification du site battent leur plein.
*Annie Frier, membre de l’association Les Amis du Vieux Clermont, a également publié un ouvrage intitulé Focus sur 3 événements de Montferrand aux XIXème et XXème siècles dans lequel elle revient sur le bombardement de Cataroux mais aussi sur l’héritage Debay-Facy et la Fête de la Rosière et sur le cimetière américain de l’Herbet. Livre disponible auprès de l’association ou via 7 Jours à Clermont qui le transmettra.