Gaëtan Couffignal, l’homme qui parcourt la ville à vélo

Gaëtan Couffignal, l’homme qui parcourt la ville à vélo
Gaëtan Couffignal, l’homme qui parcourt la ville à vélo

jeIls étaient faits pour se rencontrer. Gaëtan Couffignal a découvert l’existence de Georges Juzan en parcourant le quartier Saint-Augustin. Près de l’hôpital Pellegrin, une rue porte le nom de ce mécanicien bordelais décédé en 1912, considéré comme l’inventeur du vélo moderne. Sur la carte fixée à son guidon, ce chemin est surligné en jaune fluo, comme tous les boulevards, avenues, cours et autres impasses qu’il a déjà empruntés.

A 37 ans, ce Talençais s’est lancé un défi original. D’ici la fin de l’hiver, il parcourra toutes les rues de Bordeaux à vélo. « Mais vraiment tous ! » écrit-il sur son site Cyclo Voyage avec Gaëtan. Le 13 décembre, il avait déjà réalisé 52 % de la mission qu’il s’était assignée. Les 343,42 km parcourus à cette date représentent un « - de pédalage » de 24 heures et 34 minutes à mettre au crédit de ses seuls muscles, puisque son deux-roues n’est pas à assistance électrique.

Nansouty, 43,74 km

« C’est vrai que ça paraît un peu bête à première vue », peut-on lire sous sa plume. Objection catégorique ! C’est en effet le dernier qualificatif qui vient à l’esprit pour décrire son mode opératoire. Ingénieur des travaux publics, Gaëtan Couffignal se veut le plus méthodique possible. «Cartésien», dit-il. Pour plus de facilité, il divise les huit quartiers de Bordeaux en 31 secteurs plus petits, nommés par exemple Saint-Michel, Aubiers, Parc Bordelais ou encore Saint-Christoly. Cela lui permet d’établir des cartes suffisamment détaillées et de fixer des objectifs réalisables en une seule fois.

L’idée, à chacune de ses sorties, est de parcourir l’une de ces zones géographiques dans son intégralité, puis de passer à la suivante. Sur son planning, il lui en reste 15. La plus grande, déjà arpentée de A à Z, du cours de l’Argonne jusqu’à la rue du Doyen Vizioz, comprend Nansouty, complétée par une incursion « extra-boulevard ». Distance totale : 43,74 km. Dénivelé : 116 m. Vitesse moyenne : 15,4 km/h. Durée du parcours, si le cœur vous en dit : 2 h 49 min 55 s. Le plus petit périmètre est celui de Saint-Paul, avec 8,3 km au compteur.

« C’est vrai que ça paraît un peu bête à première vue »

Gaëtan Couffignal a débuté son périple le 28 octobre par la route de Toulouse, accès le plus proche de son domicile. Son emploi du - professionnel lui offre peu de disponibilité. Dès qu’il lui reste une heure ou deux, il s’attaque à un nouveau secteur. Aucun signe distinctif, ni sur ses vêtements, ni sur son vélo, ni drapeau, ni autocollant. Il fait ça incognito. D’un autre côté, nous pouvons le suivre. Sur son site, il note ce qu’il voit et livre quelques réflexions, le tout accompagné de photos. Il s’est donc attardé sur un immeuble au coin de la rue du Hamel et de la place Léon-Duguit. Leurs noms anciens sont gravés dans la pierre, rue Française et place de la Monnaie ou, plus loin, place de la Monnoye, site de l’atelier monétaire, ancêtre de l’établissement de la Monnaie de Paris située à Pessac.

Quel est le but ?

« Originaire de l’Aveyron, j’habite ici depuis quinze ans, raconte le jeune chef d’entreprise. En passant toujours par les mêmes endroits, j’avais l’impression, finalement, de ne pas connaître Bordeaux. » Cette précision répond en partie à la question que l’on vient inévitablement et légitimement se poser : quel est le but ? La dimension poétique de son expédition locale vient du fait qu’il n’y en a pas vraiment, si ce n’est le plaisir de la découverte, et l’aspect sportif tout de même. Il ne cherche pas à entrer dans le livre des records. Il aurait éventuellement pu tenir un journal de bord pour noter toutes les dispositions qui, à ses yeux, pourraient faciliter la vie des cyclistes au quotidien. Mais à en juger par le nombre de fiches reçues par l’association Vélo-Cité avec l’aide desquelles les habitants peuvent proposer des améliorations au sein de l’agglomération, cela ne peut pas être l’affaire d’un seul homme, aussi organisé soit-il. que ce soit.

« Je vis ici depuis quinze ans. En passant toujours par les mêmes endroits, j’avais l’impression, finalement, de ne pas connaître Bordeaux »

Pour ne pas parcourir des kilomètres inutiles, lorsqu’il aborde un secteur, Gaëtan Couffignal commence par les artères qui le délimitent, avant de converger vers l’intérieur de manière ordonnée. L’expérience avait déjà été menée dans un quartier au design plus géométrique, Manhattan, à New York. “Cette année, encore un autre cycliste a suivi un parcours en forme d’anneaux olympiques”, ajoute-t-il. Représentés à travers des vidéos diffusées sur sa chaîne YouTube et lors de festivals, ses voyages sont généralement moins urbains. Il longe la Seine de Paris au Havre, fait le chemin de Compostelle et rêve de la route du Pamir entre le Kirghizistan et l’Ouzbékistan.

En chiffres

Au 1est En janvier 2024, Bordeaux totalisait 531,6 km de routes. La ville compte environ 2000 ruelles, rues et autres.

 
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