Surpris par Vannes à Deflandre avant de mater les co-leaders du championnat anglais (Bath et Bristol) en Champions Cup, les Rochelais de Brice Dulin replongent en Top 14 avec la ferme volonté d’entretenir la dynamique naissante.
Quel bilan tirez-vous de cette quinzaine européenne ?
Le point positif, c’est qu’on retrouve un bon rythme, que ce soit collectivement ou individuellement, il y a eu de bonnes choses. On est sorti avec un bon nombre de points pris (9) pour la Champions Cup mais ça a été mis de côté. Maintenant, on se replonge dans le championnat. Clermont a fait de belles rencontres aussi, ils ont vraiment réussi à retrouver le rugby ce mois dernier. Cela va donc être un match difficile, car ils proposent des choses intéressantes. Et on retrouve un rythme défensif qui nous permet de mieux nous exprimer derrière quand on confine ces équipes.
Ce match programmé chaque année avant Noël a-t-il un goût particulier, avant de partir en profiter en famille ?
Nous voulons avant tout rester sur le rythme que nous avons trouvé ces deux dernières semaines. Quels que soient les acteurs sur le terrain, nous parvenons à rester actifs et efficaces. Avec des joueurs qui font leur travail de la meilleure façon possible et on voit que, collectivement, on fait mieux. Je le répète, mais décembre-janvier sont les deux mois qui permettent de basculer, ou pas, du bon côté. Les équipes qui nous rejoignent (Clermont, Toulouse et Leinster) dans les semaines à venir sont en confiance et proposent du beau rugby. Ça frappe fort aussi, c’est vraiment un mélange de tout ça, donc ça va nous permettre, nous aussi, de monter en puissance progressivement.
Au vu des performances des avants de Clermont face au Leinster et de celles de La Rochelle face à Bristol, le triangle arrière dont vous faites partie s’attend-il à être un peu au chômage samedi ?
On ne le sait pas, cela dépendra de ce que la météo nous réserve ce jour-là. Mais nous savons que ce sera un gros combat. Clermont, également par l’intermédiaire du manager, apporte beaucoup de bagarre. Et agressif, dans le bon sens. Ils ont des joueurs puissants qui aiment se battre sur le terrain. Les deux équipes arrivent avec une vraie confiance. Mais notre objectif est de nous concentrer sur ce que nous sommes capables de réaliser, de reprendre des forces, et d’être beaucoup plus régulier, de continuer à exceller sur nos points forts.
Il vaut mieux réagir dès le début pour montrer qu’on va verrouiller le match
La Rochelle connaît le Leinster mieux que quiconque, vous mesurez probablement mieux que quiconque les dernières performances de Clermont. Même si l’ASM n’a pas pris de bonus (défaite 15-7), cela faisait sept ans que le Leinster n’avait pas remporté un match à domicile sans prendre le bonus, en phase de poules…
Cela n’a rien d’étonnant au vu des récentes sorties de cette équipe. On connaît leurs capacités et surtout, ils ont retrouvé du rythme et de la confiance aussi. Souvent, lorsqu’il y a des baisses de rythme dans une équipe, ce n’est pas dû à un manque de compétence des joueurs, c’est juste un manque de confiance. Là, ils ont retrouvé cette confiance, ils ont retrouvé cet appétit de bien défendre, d’exploiter les ballons retournés. On sait vraiment qu’il va falloir faire un match complet et faire les choses dans le bon ordre pour ne pas les laisser prendre confiance. On sait que, derrière, quand une équipe qui base son jeu sur l’enjeu physique prend de la confiance, elle commence vraiment à porter le ballon de plus en plus fort, pour essayer de nous faire mal défensivement. C’est le match de tous les week-ends mais, surtout contre des équipes comme celle-là, il vaut mieux être présent dès le début pour montrer qu’on va verrouiller le match.
Vous avez retrouvé Deflandre samedi dernier mais n’est-ce pas dans ce match contre Clermont qu’il faudrait régler la défaite du 30 novembre face à Vannes (14-23) ?
Si on repense à ce qui s’est passé trois semaines avant à chaque fois il y a un petit accroc, on n’avance pas… L’équipe a bien réagi, on remonte en Top 14, bien sûr, mais le plus important c’est de continuer notre croissance . Il ne faut pas exagérer ce qui a été fait ces deux dernières semaines contre des équipes qui ont joué du bon rugby. Notre équipe a bien répondu. Il y a eu un petit roulement. Tout le monde montre que nous arrivons en confiance désormais. Il faut se payer, il faut continuer à faire les efforts nécessaires pour que l’émulation du groupe continue de fonctionner. Ici, nous devons vraiment nous concentrer sur nous-mêmes, car la suite dépendra encore une fois de ce que nous pouvons contrôler et produire. Si nous pouvons faire les choses comme nous le voulons, avec l’intensité que nous voulons, nous n’aurons plus de problèmes comme il y a trois semaines.
La décision concernant votre avenir – arrêt de carrière en juin 2025, prolongation d’un an à La Rochelle ou changement de club – est-elle prise ?
Vous voyez Ronan (O’Gara, le manager de La Rochelle, NDLR) après ou pas ? Demandez-lui, c’est lui le patron (sourire). Non, il n’y a encore rien de concret. Il y a des échanges, mais rien de sûr. Demandez à Ronan lors d’une conférence de presse, il vous le dira.
