Soudain, le silence. Une chape de plomb semble s’abattre sur la chambre correctionnelle de Tarbes dès le début du procès du joueur qui a blessé Mathias Dantin, en décembre 2022. Il est alors 15h25, la salle est pleine mais c’est un silence d’or lorsque le jeune homme de 20 ans comparaît pour « violences suivies de mutilations ou d’incapacité permanente » suite à un « tacle cathédrale retardé » lors d’un match de rugby. L’ambiance est lourde, chargée d’émotion. Dès sa première prise de parole à la barre, l’accusé laisse échapper quelques sanglots. « C’est devenu très compliqué pour moi de regarder un match de rugby, de penser à ce sport. J’ai abordé la question de manière très différente au cours des deux dernières années. C’est un sport qui a changé plus d’une vie. »
L’émotion monte déjà. Celle-ci avait été trop forte depuis l’arrivée des familles de l’accusé et de la victime au tribunal judiciaire, près d’une heure plus tôt. Depuis une demi-heure, ils attendaient dans le hall d’entrée, d’abord distants : tandis que Mathias Dantin répondait avec une étonnante maturité aux médias, l’accusé restait à la fenêtre, la tête baissée et les yeux rouges, comme déjà effrayé. à l’idée de se présenter au bar. Finalement, les familles ont pris la parole. Les parents de l’accusé et de la victime, d’abord, avant que l’accusé ne s’approche à son tour, penaud, les mains derrière le dos.
Les parents de Mathias Dantin (à gauche) et ceux de l’accusé se sont exprimés à plusieurs reprises.
Quentin Haut
Discours interposés
Assis à deux mètres l’un de l’autre à l’intérieur de la salle de correction, tous deux n’échangeront plus le moindre regard. Lorsque le prévenu apparaît à la barre, Mathias Dantin secoue la tête à plusieurs reprises, agacé par certaines contradictions, répond au prévenu par des interventions, comme lors du visionnage des images de l’accident. Laser en main, le prévenu montre sur l’écran ce qu’il considère comme un « geste incontrôlé ». « Pourquoi as-tu fait ça ? », répond Mathias Dantin. A la fin de l’audience, les deux familles se retrouvent. « Tenez-nous au courant. On reste en contact ! »