Il l’avait déjà annoncé dans nos colonnes en mai dernier. «Je construis un rassemblement de forces de droite. Je construis un projet et je suis déterminé à le porter (jusqu’aux élections municipales, à Rennes) en 2026. » Thomas Rousseau, numéro 2 de LR 35 et patron de l’association « Rennes à gauche » a officialisé sa candidature le 5 décembre. Le nom de son futur groupe ? Rennes Espoir. Son objectif ? « Préparer l’après Appéré ».
« Fier d’être rennais »
« Notre capitale bretonne bénéficie de nombreux atouts (…). Or, l’exécutif actuel, à bout de souffle, est ancré dans une idéologie de radicalité sans vision et sans concertation, a indiqué le candidat dans un communiqué. Les conséquences se traduisent par un déclin marqué de notre ville dans de nombreux quartiers avec une situation qui devient alarmante en termes d’insécurité, d’accès au logement, d’attractivité, de gestion des grands projets et de surendettement. »
Dans ces conditions, Espoir Rennes promet de travailler « sur les mesures d’urgence à mettre en place dès 2026 avec un parcours et un projet déclinés en quatre piliers, thèmes centraux de la campagne 2026 : Rennes en sécurité, Rennes pour tous, vivre mieux à Rennes ». et fier d’être Rennais ! »
C’est l’essentiel. Sur un plan plus politique, Thomas Rousseau, nouveau venu de 37 ans dans le paysage rennais, assure que la création d’Espoir Rennais est le « fruit d’une pré-campagne de terrain débutée en août dernier ». Cela aurait « permis de nouer un lien fort avec les Rennais et d’identifier leur profonde envie de changement ». Cela aurait aussi conduit au rassemblement « de toute la droite », assure-t-il.
« Étrange temporalité »
Cette affirmation laisse Charles Compagnon dubitatif. Le leader du groupe d’opposition à la Ville et à la Métropole Agir pour Rennes rassemble également des personnalités de… la droite et du centre. Que pense-t-il de l’initiative de Thomas Rousseau ?
Charles Compagnon se dit satisfait de voir émerger un leader au sein de LR dans une ville qui en est dépourvue depuis plusieurs années. Pour le reste, l’élu est marqué par un certain scepticisme. « La temporalité de cette déclaration – intervenue au lendemain de la censure du gouvernement Barnier – me paraît étrange », confie-t-il. Les gens sont déjà extrêmement inquiets de la situation nationale, il n’est pas forcément opportun d’y ajouter quelque chose. »
Pour le reste ? « Nous sommes élus. Nous avons un travail considérable, avec la révision d’orientation budgétaire de la Métropole, les difficultés financières de la Ville, la découverte du parking de la Vilaine… Franchement, nous n’avons pas le - de faire peu de stratégie politique. Nous devons travailler. »
Déjeuner sans lendemain
A-t-il été contacté par Thomas Rousseau pour discuter d’une éventuelle alliance ? “Contrairement à ce qu’il a pu indiquer ailleurs, je peux confirmer que nous avons déjeuné ensemble.” Que pense-t-il de ses propositions ? « Regardez ce que je dis depuis la campagne 2020 », invite-t-il. Qu’est-ce qui nous différencie ? Sauf peut-être la propension qu’a Thomas Rousseau à parler de politique nationale. Ce que je ne fais pas. »
Leader local d’Horizons, le parti de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, Charles Compagnon comprend-il la volonté de l’autre candidat de droite de construire un rassemblement indépendant de la majorité présidentielle ? « Cela n’existe plus, juge Compagnon. Des responsables d’Horizons étaient aussi dans le gouvernement Barnier aux côtés de Bruno Retailleau.»
Rennes droit souscrit aux divisions
Cette initiative est-elle de nature à marquer « le grand retour de la machine perdante » dans une ville où la droite a toujours eu du mal à ne pas se disperser ?
« La machine à perdre ? C’est effectivement ce qu’on m’a confié, explique le représentant de l’opposition, qui « ne comprend pas le sens de cette démarche ». » Elle intervient, justement, au moment où, avec Carole Gandon (la chef de file de l’autre groupe d’opposition
nous venons de former un groupe commun dans la Métropole et nous travaillons ensemble dans la Ville. De quoi inquiéter quiconque ne cache pas « ses ambitions pour 2026 » ? Pas vraiment. « Les élections ont lieu en mars 2026. Nous sommes en décembre 2024. Il faut être au travail. Le travail de fond que nous menons depuis quatre ans aura forcément un impact. »
Contactée, elle n’était pas en mesure de répondre à notre demande au moment où nous la mettons en ligne.