Immigration Canada renvoie deux pâtissiers à succès en

Immigration Canada renvoie deux pâtissiers à succès en
Immigration Canada renvoie deux pâtissiers à succès en France

« En toute hâte, nous avons tout mis en vente. »

— Sophie Granet, co-owner of Tartes et clafoutis

Le commerce, la maison, la voiture, tout est vendu, restitué ou en passe de l’être.

«S’il n’y a pas d’acheteur, ce sera un commerce de moins à Granby», dit-elle.

Pourquoi cette urgence, alors que les fêtes de fin d’année sont plutôt synonymes de bûches de Noël et de chiffre d’affaires important ?

La faute en est au renouvellement de leur permis de travail, qui leur a été refusé.

Billets aller simple vers la

Les propriétaires de l’entreprise avaient rendez-vous pour renouveler leurs papiers d’immigration le 2 décembre au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle.

L’employé de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) qu’ils ont rencontré a refusé de renouveler leur permis de travail. Et ce, après plus de 10 heures de discussions.

« Pour moi c’était une simple formalité, notre dossier semblait complet. Cela a tourné au cauchemar. »

— Sophie Granet

Il les a laissés partir après qu’ils aient tous deux acheté des billets d’avion aller simple pour la France. Départ prévu : le 2 janvier 2025, dans un peu plus de deux semaines.

« Le mal est fait »

L’ASFC justifie son refus par le fait que les propriétaires de la boulangerie ont continué à travailler même si leurs deux permis étaient expirés.

« Travailler pendant le traitement d’une demande est un statut qui existe », souligne-t-elle. Lorsque nous ne changeons rien à notre situation pendant le traitement, nous pouvons [en principe] travailler. Mais l’agent [de l’ASFC] je ne l’ai pas vu sous cet angle. Et nous ne pouvons rien faire.

Selon elle, leurs demandes de renouvellement de licence ont été envoyées avant l’expiration de leurs licences.

« De toute façon, ce ne sera pas un Noël comme les autres. Comme on n’a plus le droit de travailler, l’équipe gère ce qu’elle peut gérer. Le mal est fait. »

— Sophie Granet

Les échanges commerciaux fonctionnent actuellement à 40 % de leur volume habituel.

« L’entreprise ne peut pas fonctionner sans mon mari à la production et sans moi aux ventes. C’est compliqué de remplacer deux fois 100 heures par semaine», dit-elle.

MP Andréanne Larouche as a last resort

Mme Granet semble à la fois résignée et « en colère contre le système ».

Cependant, elle et son mari semblaient sur la bonne voie pour réussir à immigrer à Granby et au Québec.

Ils venaient de recevoir, il y a quelques semaines à peine, leur certificat d’acceptation du Québec ainsi que leur « étude d’impact sur le marché du travail », deux étapes importantes avant leur demande de résidence permanente.

« Cela ne sert à rien de faire du bruit, notre sort est scellé », estime-t-elle.

Si l’espoir de redresser la situation est mince, «notre député fédéral est notre seul espoir», affirme celle qui a acheté Tartes et clafoutis avec son mari au printemps 2021.

«Nous faisons tout en notre pouvoir pour tenter de trouver une solution qui justifiera le renouvellement de leurs permis de travail», assure Andréanne Larouche, députée de Shefford.

Au bureau de circonscription du député, la directrice Ruth Potvin est convaincue qu’il s’agit « d’un imbroglio et que personne n’est de mauvaise foi dans ce dossier ».

“Beaucoup d’appels”

Le bureau du député Larouche précise être en communication avec le cabinet du ministre de l’Immigration, Marc Miller.

Des discussions sont prévues entre les deux bureaux, en début de semaine prochaine, concernant le dossier de Mme Granet et de M. Lévêque.

«C’est une situation dramatique compte tenu de la vie qu’ils s’imaginaient mener ici», reconnaît Mme Potvin. Nous passerons de nombreux appels pour tenter de trouver une solution.

Les propriétaires ont deux filles, la plus jeune étant en 4ème année primaire. Elle devra poursuivre ses études ailleurs en France.

Le plus âgé, aujourd’hui âgé de 21 ans, avait quitté le cégep de Granby et le Québec il y a quelques années.

À cause… d’un problème d’immigration lié à son permis d’études.

Mme Granet et M. Lévêque prévoient fermer boutique le 24 décembre.

 
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