La Wallonie et Bruxelles s’y préparent également

Si motards et automobilistes sont, en grande majorité, respectueux de leurs voisins, certains n’hésitent pas à faire péter leurs machines dans le mépris total des habitants – enlevant la chicane pour les uns, perçant leur pipe pour les autres –, sans se soucier pas mal de réveiller tout un quartier.

La police contrôle des motos bruyantes à Stoumont

Face à ces incivilités répétées, certaines villes françaises ont procédé à des tests grandeur nature, avec des radars homologués pour détecter les véhicules trop bruyants. La phase de tests étant désormais terminée, la va bientôt passer à la répression. Dès l’année prochaine, les véhicules émettant plus de 85 décibels seront verbalisés grâce à ces sonomètres. Le résultat est une amende de 135 euros.

Même si peu de voitures dépassent ce plafond, les motos peuvent atteindre jusqu’à 130 décibels, soit le niveau sonore atteint par un avion au décollage.

Bruit des motos, cyclos et scooters : il faut sévir !

En Belgique, des radars antibruit similaires ont déjà été testés. Notamment l’année dernière en région bruxelloise, par Bruxelles-Environnement. Ce projet pilote a permis d’identifier plusieurs tendances. « Tout d’abord, la vitesse est le premier facteur influençant le niveau sonore, commente Pascale Hourman, porte-parole de Bruxelles-Environnement. Ainsi, les mesures effectuées avenue Louis Bertrand à Schaerbeek (où la vitesse de 30 km/h est généralement bien respectée) montrent que la quasi-totalité des véhicules mesurés ne dépassent pas le niveau limite de 85 décibels fixé en France. Lever le pied permet de réduire le niveau sonore sauf si vous êtes à très basse vitesse, dans ce cas. le bruit du moteur lié à l’accélération est prépondérant. Adopter une conduite douce est d’une grande importance.

Les premiers radars anti-bruit à Bruxelles ont été installés en février 2023. Lors de tests.

Ensuite, les niveaux sonores les plus élevés (supérieurs ou égaux à 90 dBA) sont principalement dus aux sirènes, aux klaxons, aux motos ou encore à des problèmes mécaniques comme un pot d’échappement raclant le sol par exemple. « Enfin, la catégorie du véhicule (voiture, moto, camionnette, camion…) influence les niveaux sonores. Les véhicules lourds de plus de 5 tonnes ont donc un niveau sonore minimum plus élevé que les véhicules plus légers.

Voici le premier radar anti-bruit à Bruxelles : il est relié à l’avenue Louis Bertrand à Schaerbeek

Selon Bruxelles-Environnement, les deux prototypes de sonomètres testés en région bruxelloise ont fourni des résultats fiables. “Mais il semble prématuré de généraliser l’installation de radars sonores en Région bruxelloise – et donc de sanctionner via ce système – pour plusieurs raisons, la première étant que ces radars ne sont toujours pas homologués (NDLR : en Belgique).”

Un deuxième radar anti-bruit en test sur la chaussée de Mons à partir d’octobre : vont-ils bientôt flasher les voitures trop bruyantes à Bruxelles comme à Paris ?

Ensuite, il y a les contraintes physiques : le poids et la hauteur d’installation nécessitent des poteaux spécifiques, difficiles à trouver, et qui ne permettent pas de déplacer facilement les radars. « Leurs effets seraient donc strictement limités géographiquement aux lieux d’installation. De plus, d’un point de vue purement acoustique, le système doit être suffisamment éloigné de toute surface verticale (mur, façade, etc.) pour éviter la réflexion du bruit. Enfin, il n’existe actuellement aucune réglementation fixant des valeurs limites de bruit pour les véhicules.

L'illustration montre les premiers radars anti-bruit à Bruxelles, le mardi 14 février 2023. Bruxelles Environnement teste 2 prototypes pour mesurer le bruit des véhicules. BELGA PHOTO ÉRIC LALMAND
En France, les radars anti-bruit passeront en mode répression à partir de l’année prochaine.

Bruxelles-Environnement affirme cependant continuer à suivre ce qui se fait dans d’autres villes. C’est également le cas en Wallonie. Contacté, le SPW Mobilité et Infrastructure a confirmé suivre le développement de cet outil depuis plusieurs années. « La Région de Bruxelles-Capitale a testé l’outil et lors d’une récente conférence, nous avons pu discuter avec les développeurs, confie Serge Toussaint, porte-parole du SPW MI. Dans le cadre des futurs plans d’actions de lutte contre le bruit routier, nos chefs de projets analysent la possibilité d’intégrer ce type de dispositif comme moyen de lutte contre les nuisances sonores.

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Mais, précise le SPW, il faut procéder par étapes et analyser, en parallèle, le cadre juridique pour que l’usage de cet outil soit le plus approprié. « Bref, la Wallonie suit le projet à travers les échanges avec la Région de Bruxelles-Capitale et avec les promoteurs de BruitParif. Dans le cadre des futurs plans d’action de lutte contre le bruit, cet outil est envisagé afin de mieux contrôler les nuisances sonores liées aux véhicules. Mais aucune décision n’a encore été prise en la matière en Région wallonne.

 
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