Par
Jérôme Cavaretta
Publié le
11 décembre 2024 à 18h40
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« J’aurais besoin d’être rassuré. Cela m’inquiète de savoir que des gens peuvent entrer la nuit dans notre maison en notre présence pour commettre des cambriolages. Cela me fait peur. « J’ai été cambriolé deux fois la nuit en un an : ordinateur, sac à main, voiture… » « Ma maison est devenue un bunker. Je suis traumatisé. Maintenant, quand je tonds, je ferme tout et je règle l’alarme… »
“Ça me fait peur”
Aux Clairières, paisible quartier pavillonnaire à l’orée du bois de Cergy (Val-d’Oise), la psychose s’est installée. Au cours de l’année écoulée, 28 cambriolages ont été commis dans ce complexe résidentiel de 145 immeubles. Le plus souvent la nuit lorsque les occupants dorment profondément.
Face à cette insécurité palpable, une réunion a été organisée la semaine dernière à la Lcr des Châteaux à l’initiative de la Ville, en présence du commissaire divisionnaire Thierry Hue-Lacointe, chef de l’arrondissement de Cergy. Avec pour objectif assigné de tenter de rassurer les habitants inquiets.
« Ne croyez pas que nous soyons impuissants face à la délinquance dont vous êtes victimes. Vous avez sans doute des choses à nous reprocher et c’est votre droit, je suis là pour vous écouter. En 2024, vous avez été victime d’une équipe qui travaillait sur votre secteur et qui était très active. Mais il va inévitablement baisser car l’un des auteurs de ces cambriolages dort désormais en prison. »
« Il faut trouver des solutions », insiste un riverain. Tu ne peux pas patrouiller davantage ? » « À Cergy, il y a moins de cambriolages que l’an dernier. Il faut savoir que dans 50% des cambriolages, il y a un endroit qui reste ouvert. Chacun doit se protéger», répond le commissaire.
Avant de jouer franc jeu devant la cinquantaine d’habitants en attente de réponses. « Il y a une ampleur dans les crimes, les atteintes aux personnes sont évidemment plus graves que les atteintes aux biens. Nous affectons davantage d’enquêteurs et de ressources humaines aux attaques contre les personnes.
Boucle WhatsApp
« Éteindre l’éclairage public facilite les cambriolages », accuse cet autre habitant. « C’est faux », coupe court le maire PS de Cergy, Jean-Paul Jeandon. « On a des policiers municipaux qui travaillent jusqu’à 2 heures du matin, on a un trou la nuit entre 4 heures et 6 heures du matin et les cambrioleurs le savent bien. Vous avez un groupe de personnes qui ont repéré et qui tapent, éclairent ou pas, ça ne change rien. Cela a été vérifié dans plusieurs villes de la zone métropolitaine. A Menucourt, tout est sombre et il n’y a plus de cambriolages qu’avant. Le conseil que je donne est de créer une boucle WhatsApp, ce que nous avons fait dans ma copropriété, et de nous envoyer l’information si repérée. Nous devons également nous signaler les plaintes ; si on a plusieurs plaintes en deux ou trois semaines dans un même quartier, on peut réagir. »
Pour le maire de Cergy, la cause de tous les problèmes réside ailleurs : dans le manque de personnel policier. « Le commissaire ne peut pas vous le dire parce qu’il a un devoir de confidentialité, mais je vous le dis. Je me bats depuis des années pour avoir plus de policiers. Je ne peux pas le faire. Quand cinq arrivent, il y en a cinq qui partent… »
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