Le 9 décembre 2024 marque une étape clé de la transition énergétique française avec l’inauguration, à Saint-Avold, en Moselle, de la quatrième plus grande centrale de stockage d’électricité du pays. Cette infrastructure de pointe, développée par GazelEnergie et Q Energy, s’inscrit dans une volonté d’équilibrer le réseau électrique et d’intégrer efficacement les énergies renouvelables.
Une infrastructure au service de la transition énergétique
La centrale électrique est basée sur 24 conteneurs abritant 155 000 cellules de batteriecapable de stocker l’électricité produite par des sources renouvelables telles que les parcs éoliens et photovoltaïques. Selon Corentin Sivy, directeur du développement chez Q Energy, ces installations permettent « d’apprivoiser l’intermittence des énergies renouvelables ». Concrètement, l’excédent d’énergie produit lors des périodes favorables est stocké pour être redistribué lors des pointes de demande. Un deuxième site de stockage, d’une capacité de 65 MWh, est prévu d’ici 18 mois, portant la capacité totale à plus de 100 MWh.
Cet investissement supplémentaire de 30 millions d’euros confirme l’ambition de transformer Saint-Avold en un pôle énergétique stratégique. De plus, le stockage joue également un rôle essentiel dans la stabilisation des prix de l’électricité. ” Lorsque la production est trop élevée, les prix s’effondrent, et inversement, ils montent en flèche en cas de pénurie. », explique M. Sivy. En équilibrant cette variabilité, le système agit comme un tampon, limitant la volatilité des prix.
Un contexte local : la transformation d’un site historique
Le choix de Saint-Avold n’est pas anodin. La nouvelle centrale est située à proximité de l’emblématique centrale à charbon Émile-Huchet, remise temporairement en service cet hiver pour apaiser les tensions sur le réseau électrique.. Son avenir reste cependant incertain. GazelEnergie réfléchit à une conversion au biogaz, un projet nécessitant un investissement de 100 millions d’euros.
Outre les enjeux énergétiques, ce projet a un enjeu social fort. La centrale Émile-Huchet emploie directement 100 personnes et génère environ 400 emplois indirects. Selon Frédéric Faroche, président de GazelEnergie, « ce projet incarne notre ambition d’investir en France et de préserver les emplois locaux ».
Un avenir prometteur mais encore des limites
Malgré son importance, l’impact actuel du stockage en France reste limité par rapport à d’autres pays. Avec une durée de stockage maximale d’environ deux heures, ces batteries ne peuvent répondre aux besoins sur plusieurs jours. Cette limite technique renforce la nécessité de compléter le système avec des centrales thermiques ou d’autres innovations.. Par ailleurs, les ambitions locales s’inscrivent dans un cadre européen plus large, où la France cherche à réduire sa dépendance énergétique tout en respectant les objectifs climatiques.
Élément | Détails |
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Capacité de stockage actuelle | 44 MWh |
Capacité future (2026) | 100 MWh |
Investissement total | 50 millions d’euros |
Production moyenne équivalente | Consommation quotidienne de 10 000 foyers |
Emplois générés | 100 directs, 400 indirects |