En Europe, ils se comptent sur les doigts d’une main. Zulu 06, la première barge propulsée à l’hydrogène vert en France, vient d’être baptisée à Paris en présence du Ministre des Transports. Le bateau est le résultat de six années de recherche et de travail du leader français du transport fluvial basé au Havre : Sogestran. Il sera destiné au transport de marchandises dans la Capitale.
Le Zulu 06, long de 55 mètres, est conçu pour répondre aux enjeux de logistique urbaine au cœur d’une métropole. D’une capacité de transport de 400 tonnes de marchandises, ce bateau est propulsé par deux piles à combustible de 200 kW chacune, alimentées par 300 kg de hydrogène décarboné (« vert ») à 300 bars. Il a une autonomie de 500 km. À partir de 2025, il servira à livrer des marchandises à Paris.
Une innovation qui fait loi
Cette propulsion à hydrogène représente une première en France et une avancée sans précédent dans le transport de marchandises, notamment dans la législation qui a évolué avec, explique Mathieu Longueville, chef de projet chez Sogestran : « Le cadre réglementaire n’existait pas lorsque nous avons démarré le projet, nous avons donc aidé les législateurs à concevoir les normes du transport fluvial à hydrogène, avec toutes les difficultés que cela peut représenter ».
Outre ses financements propres et les subventions de la Voie navigables de France, de l’ADEME et de la Région Île-de-France, le projet Zulu 06 fait partie du programme European Flagships, qui vise à promouvoir les solutions zéro émission. sur les fleuves européens.
« Notre groupe investit chaque année 15% de son chiffre d’affaires en recherche et développement et dans le renouvellement de sa flotte, ajoute Pierre-Yves Girardet, actionnaire et administrateur du groupe Sogestran. Nous travaillons au quotidien pour décarboner nos activités, sous 3 angles : une meilleure conception, une meilleure consommation et un meilleur fonctionnement. Nous expérimentons de nouvelles technologies, qu’il s’agisse de nouveaux carburants ou de propulsion alternative. »
Un transport fluvial propre qu’il espère voir se généraliser, pour remplacer à terme les camions en ville. Aujourd’hui, les camions représentent 85% du transport de marchandisesle train 10% et le fleuve seulement 5%.