Tous les jours, du mercredi au dimanche inclus, Méziane Yaici prend son poste à 15 heures précises. A presque 84 ans – il le sera en janvier 2025 –, l’homme né en Kabylie est sans doute l’un des plus anciens pizzaïolos de France.
« Je ne revendique pas le titre de doyen mais nous ne pouvons pas être nombreux à cet âge à préparer des pizzas tous les jours ! » s’amuse ce père de 4 enfants. Officiellement retraitée en 1996, Méziane Yaici a néanmoins ouvert sa micro-entreprise en 2007. « J’ai créé ma pizzeria Le Spontino pour ne pas m’ennuyer. Pêche ou pont, très peu pour moi», clame cet amoureux du travail.
Après une formation à la confection de pizzas traditionnelles, l’octogénaire a acheté il y a 17 ans un petit local à Brumath (Bas-Rhin). «Je travaille seul et je veux le faire. Le matin, je fais mes courses de matières premières, puis en début d’après-midi, je prépare mes pâtes et dès 17h30 je prends mes premières commandes », explique Méziane Yaici.
Celui que les clients surnomment « Bob » ne chôme pas avec une trentaine de pizzas à la carte. « Je fais uniquement des pizzas à emporter du mercredi au dimanche et uniquement le soir », prévient-il. Et le succès est au rendez-vous ! Même s’il n’a pas besoin de ce salaire en raison d’une pension de retraite déjà attractive, Méziane ne crache pas sur ce complément.
« Chaque travail mérite un salaire et pour moi, le travail, c’est la santé » ! Alors que la question d’une seconde retraite est posée, le Bas-Rhinois balaie le sujet avec le dos d’une pelle à pizza : « Tant que je pourrai, je travaillerai et ma femme et mes enfants m’encouragent. Peut-être pour avoir la paix à la maison», éclate de rire celui qui n’est pas près de raccrocher son tablier.